La fonte des glaciers et des calottes glaciaires menacent les littoraux. Sur la Côte d'Azur, une montée des eaux de 50 centimètres devrait avoir lieu avant 2050 selon le GIEC. D'ici à plusieurs décennies, en cas de fonte totale des glaces, ce niveau pourrait atteindre plusieurs dizaines de mètres.
La Côte d'Azur pourrait-elle en partie disparaitre à cause de la montée du niveau de la mer et de la submersion du littoral ? Ce scénario digne d'un film catastrophe sera une réalité à terme pour les régions côtières du globe, où près de 80 % de la population mondiale vit actuellement.
Le réchauffement climatique pourrait faire fondre la totalité des glaces du globe. Tant aux pôles qu'aux sommets montagneux les plus élevés. De quoi conduire à une hausse du niveau de la mer... de 65 mètres !
Les avis divergent quant à l'échéance, le niveau maximum que les océans et mers ouvertes du globe pourraient atteindre si toutes les glaces venaient à fondre. Cela pourrait prendre 5 000 ans, mais des effets délétères pourraient se faire sentir dans quelques années à peine, d'après le 6e rapport du GIEC, publié en mars 2023.
Nice, Cannes et Antibes sous les eaux
Climate Central est une organisation spécialisée dans les questions liées au climat et travaillant à fournir des données aux médias du monde entier. Elle modélise différentes sources de données.
Sur cette carte interactive dédiée à la hausse du niveau de mer, et aux zones à risques, on peut apercevoir les zones inondées avec une hausse de 30 mètres du niveau de l'eau.
Le centre-ville de Cannes, ainsi que la Bocca et une bonne partie de la vallée de la Siagne seront intégralement recouvertes d'eau, tout comme 90 % des îles de Lérins.
Le littoral antibois, la route du bord de mer jusqu'à Nice, sous les eaux également, jusqu'aux premières hauteurs de Vaugrenier.
La plaine du Var ne sera plus qu'un long canal et la principale ville du département sera un lointain souvenir. Seule la colline du château serait épargnée, les corniches menant à Monaco et les hauteurs de Saint-Philippe et de Cimiez.
Plus à l'est, Menton et la principauté monégasque verraient davantage leur bord de mer actuel disparaitre. Seules les communes du littoral situées à l'ouest, au pied de l'Estérel, verraient leur sort un tant soit peu préservé.
En 2021, Climate Central avait déjà publié des données et des images illustrant les niveaux futurs de la mer projetés à la cathédrale Sainte-Réparate de Nice.
Des plages au Muy, Six-fours devient une île
Dans le département du Var, les communes de Hyères ou Fréjus seraient rayés de la carte. La mer arriverait directement au Muy.
Sainte-Maxime, Saint-Tropez, Cogolin, ainsi que Saint-Cyr-sur-Mer ou Toulon ne s'en sortiraient guère mieux. Les îles d'Or seraient toujours existantes, mais sacrément rongées par la Méditerranée.
Saint-Mandrier et Six-Fours-les-Plages verraient leur territoire devenir des îlots.
En 2050, dans le meilleur des cas, une hausse de 50 cm
La montée progressive du niveau de la mer est inexorable, ces scenarii précédents à l'horizon de plusieurs siècles ou millénaires sont loin d'être des préoccupations palpables pour le moment.
En revanche, une échéance bien plus immédiate va impacter le style de vie des Azuréens. Un risque avéré qui va se traduire, selon le dernier rapport du GIEC, par l'augmentation du niveau des mers et des océans d'une cinquantaine de centimètres en 2050. Et ça, c'est dans le meilleur des cas.
Quelques dizaines de centimètres de hausse vont obliger les infrastructures portuaires à trouver des parades, tout comme l'aéroport de Nice de Mandelieu.
Dans le Var, les communes de Fréjus et de Hyères seraient les plus impactées, avec notamment la presqu'île de Giens qui ne verrait plus qu'une fine bande de terre la relier au continent.
Dans des scénarios davantage pessimistes, ce sera 1,5 mètre d'augmentation, toujours à l'horizon 2050 dixit le groupement d'experts international.
La fonte de ces glaces éternelles a commencé et leur disparition pourrait submerger nos littoraux azuréens, mais des conséquences importantes sont déjà attendues lors les deux décennies à venir.
L'obligation de s'adapter à ces nouvelles contraintes climatiques n'est plus du domaine de l'hypothétique.