La région Provence-Alpes-Côte-d'Azur entend poursuivre l'ouverture à la concurrence de son réseau des trains express régionaux. Elle a adopté ce vendredi 23 juin un rapport engageant la procédure de délégation de service public pour deux nouveaux lots de ce réseau.
Le 28 octobre 2021, la SNCF et le Conseil régional avait scellé un accord, celui de l'ouverture à la concurrence des TER. Une première en France.
La région Provence-Alpes-Côte-d'Azur est aujourd'hui pionnière en France dans ce domaine. Et elle entend bien poursuivre l'ouverture à la concurrence de son réseau TER - les trains express régionaux.
Dans ce but, la région a adopté ce vendredi 23 juin un rapport engageant la procédure de délégation de service public (DSP) pour deux nouveaux lots de ce réseau.
Première région de France à lancer des appels d'offre
La région Paca avait été dès 2020 la première de France à lancer des appels d'offre pour ses lignes Marseille-Toulon-Nice, attribuées à Transdev et dont l'exploitation doit débuter mi-2025.
Une décision, votée pendant l’assemblée plénière du Conseil régional PACA, prévoyait même de doubler le nombre de trains en circulation avec 14 allers-retours par jour entre Marseille, Toulon et Nice.
La Région entend désormais ouvrir à la concurrence l'ensemble des lignes restantes de son réseau, en deux lots, l'un sur des lignes dans l'est de la Provence et les Alpes, et l'autre pour des lignes plutôt dans l'ouest de la Provence.
Adopté en séance plénière de l'assemblée présidée par Renaud Muselier (Renaissance), le rapport envisage des contrats de concession au plus tôt à l'automne 2025, pour un début de l'exploitation au à l'horizon 2029 sur ces lots.
Des contrats de concessions à l'horizon 2025
"La Région a été la première en France à mener à terme la mise en concurrence de ses services TER", a rappelé pendant la séance Jean-Pierre Serrus, vice-président chargé des transports, vantant un "choc d'offre (qui) a permis le passage de 590 trains par jour aujourd'hui à plus de 730 fin 2024, début 2025".
Sur Twitter, Renaud Muselier a assuré de son côté que : "L'ouverture à la concurrence, c'est deux fois plus de trains, pour le même prix pour l'usager et le contribuable !"
Il annonce même 750 trains au quotidien pour les usagers, vantant "plus de service public, pour notre mobilité".
Le droit européen impose à partir de décembre 2023 une mise en concurrence du trafic ferroviaire pour toutes les régions, où les appels d'offres sont désormais régulièrement lancés pour attribuer progressivement des lots de lignes locales à de nouveaux exploitants. L'opérateur historique, la SNCF, peut parfaitement l'emporter, comme elle l'a encore fait jeudi 22 juin dans les Pays-de-la-Loire.
La conseillère municipale de Saint-Tropez, dans le Var, Laurence Azzéna-Gougeon, y voit notamment des effets neféastes. "Contre l'ouverture à la concurrence. Déjà qu'ils ne font plus partie du segment voyage SNCF, ça complique la gestion du billet, réduit les possibilités de changer... Ensuite ça augmentera les prix, bien que l'on dira le contraire" a-t-elle tweeté.
Plusieurs élus politiques ont aussi exprimé leur désaccord concernant cette poursuite d'ouverture à la concurrence. L'ordre du jour de cette séance plénière traitait également d'autres points, comme l'octroi de 120 millions pour les lycées, ou bien encore, un plan guerre du feu.
La bataille du rail est quant à elle lancée.