Le maire de la commune de Blausasc et ses quelque 1500 âmes, à l'ouest de Nice est vigilant. Au point de payer, sur les derniers municipaux, deux vigiles de sécurité privée pour sécuriser les abords de l'école.
Le plan vigipirate de niveau "Urgence attentat" a des conséquences insoupçonnées pour une petite commune de 1500 habitants, au nord-est de Nice, dans les Alpes-Maritimes.
À Blausasc, le village compte plusieurs sites dédiés à l'accueil et à l'éducation des pitchouns. D'habitude, c'est le garde champêtre de la commune qui officie aux abords de ces établissements, notamment aux heures de rentrées et de sorties d'école.
Les contraintes sécuritaires imposées après l'attentat commis dans un lycée d'Arras qui a coûté la vie à un enseignant, dans le Pas-de-Calais, et un climat international détérioré depuis les attentats du Hamas sur le sol israélien, le 7 octobre, ont poussé le maire Les Républicains de Blausasc à faire appel à des vigiles de sécurité privée.
Michel Lottier affirme en premier lieu qu'il a pris cette décision "pour une équité de sécurité dans le village", au micro de France 3 Côte d'Azur.
On a un garde champêtre qui ne peut pas assurer la sécurité de tous les établissements. Actuellement le monde devient un peu fou, et instable, on doit pallier tout ce qui se passe.
Michel Lottier, maire LR de Blausasc
"Un maire est là pour assumer un travail"
Michel Lottier a décidé d'assumer ce coût, qui n'est pas indolore pour les finances de cette commune établie à une vingtaine de kilomètres de la métropole niçoise. Est-ce pour autant un effort ? Le maire répond : "Pour amener une sécurité totale à tout le monde et pour que les enfants aient le sourire et les yeux qui brillent toute leur vie, on assure une sécurité qui est normale pour toutes les Blausascoises et tous les Blausascois".
Un maire est là pour assumer un travail, ses fonctions, chacun le fait à sa manière.
Michel Lottier, maire LR de Blausasc
Au total, ce sont quatre sites structures dévolues à l'accueil ou à l'éducation des plus jeunes qui sont concernées.
"On a la MAM (l'association Lou Nidou d'accueil des jeunes enfants, NDLR), la crèche, qui est communautaire et que l'on sécurise, l'école maternelle et l'école primaire" détaille celui qui voit son mandat courir jusqu'en 2026.
Une demande de la préfecture
Pourquoi le faire à Blausasc ? L'édile évoque par exemple la disparition du petit Emile, dans le Haut-Vernet cet été, mais surtout des contraintes imposées par le représentant de l'État sur le territoire maralpin.
Quand vous regardez le plan vigipirate renforcé du préfet, il demande de mettre des éléments devant les écoles. On n'a qu'un fonctionnaire, comment voulez-vous que l'on sécurise 4 établissements ?
Michel Lottier, maire LR de Blausasc
C'est la raison pour laquelle Michel Lottier a décidé de faire appel à deux vigiles de sécurité privée.
Céder à la panique n'est pas pour autant au programme de l'édile : "Moi, je n'ai pas peur, je les préserve."
Ce qu'en pensent les habitants
Ses administrés, qu'ils soient jeunes ou âgés, jugent cette initiative. Plutôt positivement. "Je n'en pense pas grand-chose car je ne le savais même pas, je viens de découvrir qu'il y avait un vigile", en rigole un père de famille à côté de sa tête blonde.
C'est une bonne chose. Je ne me sens pas en danger dans mon village, mais c'est toujours rassurant d'avoir une sécurité en plus.
Une mère de famille blausascoise
Cette mesure, le maire de ne s'en cache pas, avait pour but de "sécuriser les parents, de les voir vivre et sourire."
Cette mesure de renforcement momentanée - tant que le plan vigipirate de niveau "Urgence attentat" sera maintenu - n'est pourtant pas un cas à part pour la commune. "Même pour le carnaval, on a une quinzaine de vigiles" se réjouit le maire de la commune.
Quant au coût, le maire le justifie ainsi : "Je répondrai à cette question comme je l'ai fait pour tout le monde, la vie n'a pas de prix".
Michel Lottier compte bien divulguer un chiffre à l'occasion de la cérémonie des voeux du maire dans quelques semaines, mais "divisé par le nombre d'enfants, c'est une misère" assure-t-il.