Un décret publié le 27 novembre 2024 vient clarifier et réguler l’utilisation des éclairages sur les vélos. Fin des feux clignotants et introduction de nouveaux équipements lumineux : on vous explique les principales modifications.
Plus d'un cycliste sur deux serait mal équipé pour rouler la nuit, selon une étude d'Assurance Prévention. En ce moment, la nuit tombe des 17h sur la Côte d'Azur, rendant les cyclistes encore plus vulnérables qu'en journée.
Depuis fin novembre, un nouveau décret (n° 2024-1074), publié au Journal officiel, modifie les règles du Code de la route pour les véhicules à mobilité personnelle (EDPM) et les cycles. Ce texte vise à mieux encadrer l’utilisation des éclairages, feux et dispositifs lumineux sur les vélos.
[Cyclistes, brillez !]
— FUB (@FUB_fr) December 11, 2024
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Des changements importants concernant l'éclairage arrière
La principale évolution concerne l’interdiction totale des feux clignotants, y compris à l'arrière du vélo. Auparavant, seul l’éclairage avant devait être fixe, tandis que le feu arrière pouvait clignoter. Ce n’est plus autorisé, les feux clignotants pouvant gêner la visibilité des cyclistes derrière.
"Là, il y a débat" indique à France 3 Côte d'Azur Antonio Borras, membre du conseil d'administration de Nice à Vélo "il y a des cyclistes qui sont pour et d'autres contre. L’intérêt de ce feu clignotant est qu'il attire plus le regard de l’automobiliste et permet d'économiser le temps de batterie".
En revanche, la réglementation sur l’éclairage avant reste inchangée : il doit s’agir d’une lumière fixe, allant du blanc au jaune. La règle, déjà prévue par l'article R.313-1 du Code de la route, prévoit que cette obligation revient au cycliste et non pas au fabricant de vélo.
Le Code précise également les conditions d’utilisation des éclairages supplémentaires, comme ceux fixés sur les casques, sacs ou vêtements. Les feux de freinage, par exemple, sont désormais autorisés, même s’ils sont portés par le cycliste.
Les clignotants pour signaler un changement de direction peuvent aussi être intégrés à l’équipement du cycliste, mais ils ne peuvent pas venir en complément d’un système déjà installé sur le vélo.
Les cyclistes qui ne respectent pas ces règles risquent une amende forfaitaire de 11 €.
Les associations, satisfaites mais...
Ces nouvelles règles entrent dans le cadre des demandes de plusieurs associations d'utilisateurs depuis de nombreuses années.
Cette réglementation vient rendre officielle des pratiques déjà courantes, notamment le fait d'utiliser des équipements supplémentaires pour augmenter visibilité du cycliste. La réglementation était en retard sur les usages, c’est bienvenu que, car ça devient clair.
Antonio Borras, membre du Conseil d'Administration de Nice à Vélo
Mais il alerte les usagers : " la difficulté, c'est que certains appareils vendus ne sont pas conformes à la réglementation. Par exemple, ils ne sont pas suffisamment forts, ou ils clignotent, ce qui ne correspond pas à l’usage autorisé en France. Cela peut porter à confusion, on peut penser être dans les règles alors que ce n’est pas le cas."
Satisfait de ces nouvelles règles, Antonio Borras regrette tout de même qu'elle intervienne au moment où des suppressions de budgets réduisent la mise en place de structures pour la sécurité des cyclistes, mais aussi la suppression de l'aide à l'achat des vélos électriques.
Et parle d'un transfert de responsabilité de la sécurité vers le cycliste.