Le préfet des Alpes-Maritimes, Hugues Moutouh, a annoncé ce jeudi avoir ordonné la fermeture du collège Avicenne, un établissement privé musulman hors contrat, "en raison de financements opaques et d'irrégularités financières manifestes".
Le préfet des Alpes-Maritimes, a annoncé, par un communiqué ce 14 mars, avoir ordonné la fermeture du collège Avicenne, un établissement privé musulman hors contrat, "en raison de financements opaques et d'irrégularités financières manifestes".
ℹ️Collège Avicenne à Nice : @prefet06 ordonne la fermeture administrative de l’établissement en raison de financements opaques et d’irrégularités financières manifestes. Fermeture pour la fin de l'année scolaire 2023/2024 afin de ne pas pénaliser les élèves et leurs
— Préfet des Alpes-Maritimes🇫🇷 (@prefet06) March 14, 2024
familles. pic.twitter.com/EOimCdPigD
Le collège, qui avait ouvert en 2015 et accueille 99 d'élèves, devra fermer à la fin de l'année scolaire en cours. Le rectorat prendra contact avec les familles pour que les enfants fassent leur rentrée dans d'autres établissements en septembre.
L'avocat du collège, Me Sefen Guez Guez, a annoncé que l'établissement allait contester cette décision devant le tribunal administratif.
>> Il sera l'invité de votre édition ICI 19/20 ce jeudi.
Le 26 février, la ministre de l'Éducation nationale, Nicole Belloubet, avait annoncé vouloir fermer le collège Avicenne, en invoquant la loi de 2021 contre le séparatisme, qui oblige les établissements privés hors contrat à informer l'administration de leurs ressources financières.
Selon un communiqué de la préfecture jeudi, le collège n'a pas répondu à cette exigence "tant sur le fond que sur la forme" au cours de 17 mois de procédure.
Opérations imprécises et intraçables
Le préfet indique, par ailleurs, avoir signalé au parquet "les irrégularités constatées".
La préfecture évoque des opérations imprécises et intraçables, des "prêts suspects" accordés par des particuliers au collège pour près de 500 000 euros, mais aussi des prêts et des dons octroyés par le collège à des tiers.
En février, le collège avait réfuté les critiques de la ministre, assurant que l'établissement était "suivi par un expert-comptable et (tenait) ses comptes à jour auprès de l'administration fiscale depuis son ouverture".
A ce stade, il n'y a jamais eu d'alertes sur un éventuel embrigadement ou une situation de radicalisation dans cet établissement.
La rectrice de l'académie de Nice, Natacha Chicot
La rectrice de l'académie de Nice, Natacha Chicot, avait précisé que le problème était bien "la situation comptable et budgétaire" du collège.