Le préfet précise dans son arrêté que l'organisateur de ce rassemblement en mémoire de Thomas, tué à Crépol, est un ancien membre de Génération identitaire. Le tribunal administratif de Nice est saisi d'un recours contre cette décision.
L'appel au rassemblement en mémoire de Thomas Perotto, prévu ce vendredi après-midi à Nice, est interdit par arrêté préfectoral signé ce vendredi 1er décembre par Hugues Moutouh.
Le préfet des Alpes-Maritimes justifie notamment sa décision par le risque de trouble à l'ordre public. Il souligne que le Vieux-Nice est "régulièrement le terrain de rivalités territoriales entre les militants de l'extrême gauche et l'ultradroite locale qui ont conduit à plusieurs reprises à des violences". Il rappelle ainsi "l'agression d'un militant de la jeunesse communiste le 25 mars 2023".
➡️ Les organisateurs ne respectant pas cette interdiction s'exposent à une peine de 6 mois d'emprisonnement et 7 500 € d'amende.
— Préfet des Alpes-Maritimes🇫🇷 (@prefet06) December 1, 2023
➡️ Quant aux participants ils s'exposent à une amende de 750 €.
Un ancien de Génération identitaire
Le préfet souligne également que l'organisateur du rassemblement, Gaëtan Le Mouillour, est "un ancien membre du mouvement Génération identitaire" dissous en 2021. Il avait été condamné l'an dernier à 7 mois de prison avec sursis pour la "prise d'assaut" du siège marseillais de SOS Méditerranée en 2018.
Dans son arrêté, le préfet Hugues Moutouh mentionne également le "placardage de la photographie de Thomas Perotto sur les murs de Nice et Menton la nuit du 23 au 24 novembre".
Banderole au-dessus du tunnel Malraux
Il évoque aussi "le déploiement le 25 novembre d'une banderole au-dessus du tunnel André Malraux à Nice" sur laquelle était écrit "Justice pour Thomas, Génération Z", référence à Eric Zemmour.
L'interdiction de manifester concerne un périmètre se situant autour de la vieille-ville et du port, y compris les places Garibaldi et Masséna, ainsi que l'avenue Jean-Médecin. La participation à un rassemblement interdit est passible de 750 euros d'amende.
Philippe Vardon "choqué"
"Je suis particulièrement choqué de voir le ministre de l'Intérieur Darmanin passer consigne d'interdire des rassemblements pacifiques, déclarés auprès de la préfecture en respectant toutes les règles, pour honorer la mémoire du jeune Thomas. On en vient même à reprocher désormais d'avoir collé des affiches ou accroché une banderole !" dénonce Philippe Vardon, conseiller municipal d'opposition (Retrouver Nice).
Selon une information de France 3 Côte d'Azur, un référé a été déposé devant le tribunal administratif de Nice pour contester l'interdiction décidée par le préfet des Alpes-Maritimes. Une audience est prévue ce vendredi à 15 heures.