La projection et le débat qui devaient suivre "Général Soleimani héros et martyr de la résistance", auront finalement bien lieu à Nice. Le tribunal administratif a fait savoir, ce vendredi 26 janvier, qu'il retoque la décision du préfet des Alpes-Maritimes, Hugues Moutouh. Celui-ci souhaitait voir la diffusion du documentaire interdite .
C'est l'essentiel de ce qu'il faut retenir de la décision du tribunal administratif de Nice, dans les Alpes-Maritimes, rendue ce vendredi 26 janvier, le jour même retenu par l'association Culture Populaire pour la diffusion d'un documentaire ayant défrayé la chronique.
L’exécution de l’arrêté du 19 janvier 2024 par lequel le préfet des Alpes-Maritimes a interdit la projection et le débat sur le film documentaire "Général Soleimani héros et martyr de la résistance" organisée par l’association Culture Populaire, le vendredi 26 janvier 2024 à Nice est suspendue.
Décision du tribunal administratif de Nice
Si aucune de ses séquences n'a été visionnée pour le moment, de nombreuses personnalités politiques s'inquiétaient de voir certains participants associés à la diffusion d'un documentaire dédié à une personnalité décriée en Occident.
"Risque important de troubles à l'ordre public"
Le préfet souhaitait voir annulé cette projection "en raison du risque important de troubles à l'ordre public et de propos à caractère antisémite ou constituant une apologie du terrorisme", ce qu'il avançait dès le 19 janvier dans un tweet.
Ce vendredi en début d'après-midi, la rédaction de France 3 Côte d'Azur a pris contact avec l'association niçoise Culture Populaire qui, peu après 14h, faisait savoir : "Nous venons de prendre acte de cette décision de justice. Nous communiquerons sur nos canaux dès que nous aurons le document en main."
Vers 15h35, l'association de loi 1901 a tweeté :
Victoire ! La justice suspend l'interdiction prononcée par la préfet des Alpes Maritimes ! @Youssef_Hindi @axe_resistance @monsieurK_off @LeMediaEn442 @cestrosi @ECiotti @_LICRA_ @Imam1chalghoumi @Nice_Matin @prefet06 @BFMTV @i24NEWS_FR @GDarmanin @Meyer_Habib @Sifaoui pic.twitter.com/tNvBsmr1vJ
— Culture Populaire (@cultpop06) January 26, 2024
Le préfet des Alpes-Maritimes a quant à lui réagi après 16h sur X, anciennement Twitter, en expliquant qu'il "compte naturellement faire appel du jugement rendu ce jour par le tribunal administratif de Nice."
Je compte naturellement faire appel du jugement rendu ce jour par le tribunal administratif de Nice. La projection du documentaire sur Soleimani et la conférence organisée constituent, surtout dans le contexte actuel, une grave incitation à la haine et à la discrimination.
— Préfet des Alpes-Maritimes🇫🇷 (@prefet06) January 26, 2024
Des présences qui ont fait débat
Annoncées en visioconférence, deux participations au débat suivant le documentaire ont rapidement attiré l'attention de nombreux observateurs. Tout comme le réalisateur de "Général Soleimani héros et martyr de la résistance", dont seul le prénom a été mis en avant.
Strategika et l'association Culture Populaire ont été sollicités à plusieurs reprises en l'espace d'une semaine, aucune réponse précise à nos questions ne nous a été communiquée. Ou seulement un retour lapidaire par mail.
L'émoi suscité par cette diffusion tient aussi dans le casting qui doit prendre part à cette avant-première prévue le 26 janvier.
Le réalisateur du documentaire est présenté comme "Aïssa, d'Axe de la résistance". Il s'agit du "bulletin d’actualité de radio ERFM sur les principales confrontations entre le bloc américano-sioniste et l’Axe de la Résistance", comme l'indique le compte X (anciennement Twitter).
ERFM est la radio d'Égalité et Réconciliation, un site fondé en 2007 par Alain Soral dont l'objet est "de soutenir et de défendre les idées politiques" de son créateur.
L'écrivain a été notamment condamné à 12.000 euros d'amende pour injure raciale, ou contestation de crimes contre l'humanité.
Des invités sont attendus "en duplex", comme le présente l'affiche du documentaire.
Il s'agit de Youssef Hindi, et de Monsieur K. Tous deux sont référencés sur le site de l'observatoire du conspirationnisme, Conspiracy Watch. Le premier se présente comme écrivain, historien et géopolitologue. Le second serait un ami d'Alain Soral.
Street Press a longuement dépeint son parcours et le présente comme un "influenceur de la fachosphère" dixit le média en ligne.