Les agriculteurs, qui se sentent incompris et sont accablés par les contrôles et les réglementations, menaient des actions ce mercredi dans tout le pays pour crier leur ras-le-bol, les organisateurs appelant toutefois à manifester dans le calme. Des rassemblements se sont tenus dans la région.
Le syndicat majoritaire FNSEA et les Jeunes Agriculteurs avaient appelé dès septembre à cette mobilisation, rejoints ensuite par les Chambres
d'agriculture.
Entre-temps, le barrage de Sivens a ravivé l'exaspération, les agriculteurs de la FNSEA défendant un projet légitime selon eux et destiné à irriguer des terres agricoles.
Mais après la mort d'un militant écologiste sur le site, les responsables syndicaux savent qu'ils n'ont pas droit au moindre dérapage. Dominique Barrau, secrétaire général de la FNSEA le dit très clairement: "Les événements douloureux des derniers jours ne laissent pas la place à des débordements".
Des premières actions ont été organisées dés mardi soir, comme à Chartres ou en Lozère.
A Paris, ce mercredi matin, une vingtaine de Jeunes Agriculteurs ont organisé une opération de contrôle des camions alimentant les cantines du ministère de l'Economie à Bercy, en écho à une de leurs revendications: que l'État et les collectivités favorisent les produits français dans la restauration collective.
Manifestation à Nice :
Cet été la directive nitrates (dérivés des engrais azotés) a fait basculer près de 4.000 communes et 63.000 exploitations dans l'illégalité, imposant aux exploitants des investissements parfois coûteux pour limiter la pollution des eaux et une éventuelle prolifération d'algues vertes dans les eaux de surface.
"Nous voulons une simplification administrative et qu'on revienne sur l'extension de ces zones vulnérables pour que nous puissions faire convenablement nos épandages d'engrais et de fumier", poursuit à Toulouse Jean-Francois Breton, trésorier de la FNSEA Haute-Garonne.
Reportage à Saint Maximin dans le Var de MALORY Francis, BIERLEIN Jean-Paul et PROU Bruno :
Depuis Paris, le président de la FNSEA, Xavier Beulin, a insisté: "c'est autant une crise morale qu'économique". "Les paysans sont dans un état anxiogène", a-t-il poursuivi sur RMC, dénonçant "des normes qui deviennent insupportables" et "des attaques permanentes, sur le bien-être animal par exemple".
Pour apaiser les tensions, la ministre de l'Écologie, Ségolène Royal, a pris le soin de publier un communiqué dès mardi promettant d'appliquer la directive nitrateau plus près, en évitant des contraintes injustifiées.