Le maire LR de Nice Christian Estrosi, probable candidat à un troisième mandat en 2020, a appelé son ancien proche devenu un vif opposant, le député Eric Ciotti, à cesser les hostilités, dans une lettre rendue publique jeudi qu'Éric Ciotti dit ne pas avoir reçue.
"Tous les jours, des élus du département et des Niçois me disent à quel point ils regrettent les tensions qui n'ont cessé de monter ces derniers mois. Je les regrette aussi", écrit M. Estrosi, dans ce texte qui alterne entre "appel solennel" au dialogue et à l'unité, et reproches faits à M. Ciotti d'emboîter le pas à la gauche et à l'extrême droite "avec même plus de virulence qu'ils n'en ont".
"Soyons clair, je ne souhaite pas un accord politique. Nice ne se marchande pas", ajoute M. Estrosi. Mais il propose : "Je souhaite un dialogue visant à un apaisement dans nos relations. Y es-tu prêt sans condition et sans réserve ?".
Une réponse ironique
M. Ciotti a répondu ironiquement sur Twitter : "J'ai toujours souhaité confronter nos divergences sans tabou. Quant à mon numéro de portable, lui non plus n'a pas changé depuis 23 ans...", dit-il. Et il s'étonne d'une invitation au dialogue divulguée d'abord à la presse: "Lorsque je l'aurai, j'y répondrai avec bonheur".
J'apprends par la presse qu'une lettre de @cestrosi m'invitant au dialogue m'aurait été adressée. Lorsque je l'aurai j'y répondrai avec bonheur. Mais pourquoi un courrier personnel est d’abord divulgué aux journalistes et d’autres élus: sans doute les pratiques du Nouveau Monde ?
— Eric Ciotti (@ECiotti) 8 novembre 2018
Depuis 2017, MM. Estrosi et Ciotti, d'accord sur le tout-sécuritaire et le rejet des migrants, et unis dans leur soutien à Nicolas Sarkozy, se livrent une bataille féroce, Eric Ciotti accusant notamment M. Estrosi d'être "le président officieux d'En marche" dans le département, ou encore d'être dépensier.
L'ancien président est attendu à Nice le vendredi 16 novembre pour inaugurer deux rues à la mémoire de deux figures de la droite française, les anciens ministres Philippe Seguin et Charles Pasqua.
Dans son courrier à M. Ciotti, M. Estrosi a revendiqué son attachement à M. Sarkozy : "Je n'ai eu qu'une fidélité dans ma vie politique, celle à Nicolas Sarkozy, et ma vision de la vie politique française reste la même que la sienne, là où tu as choisi de t'aligner sur celle de Laurent Wauquiez. Pour autant, nous appartenons à la même famille politique; celle de la droite gaulliste rassemblant différentes sensibilités".
Les Alpes-Maritimes sont la troisième fédération LR de France, derrière Paris et les Hauts-de-Seine.