A Nice, des milliers de personnes se rassemblent chaque samedi pour manifester contre le pass sanitaire. Le maire de la Ville regrette que ces protestations bloquent le centre-ville et souhaiterait qu'elles deviennent des manifestations statiques.
Après 10 samedis de manifestation contre le pass sanitaire, le maire de Nice dit stop. Christian Estrosi voudrait que les rassemblements hebdomadaires ne "paralysent" plus le centre-ville.
"Les Niçois n'en peuvent plus", déclare-t-il au micro de France 3 Côte d'Azur. Il poursuit : "Les commerçants qui ont eu des moments douloureux et difficiles après la période Covid ont besoin aujourd'hui de pouvoir travailler sereinement et paisiblement". Il souligne que le samedi est un jour particulièrement important pour leur chiffre d'affaire.
Je demande à tous ceux qui se sentent des citoyens responsables et dont je respecte le droit d'expression, de dire à la préfecture où, quand et comment ils manifestent, et d'essayer de le faire de manière statique.
Un lourd impact sur les transports
Le maire regrette notamment que ces manifestations ne soient pas correctement déclarées à la préfecture. "Manifester est un droit, lorsqu'il s'inscrit dans la loi, il faut le respecter, admet-il. C'est-à-dire déposer une demande d'autorisation à la préfecture, définir un périmètre et permettre aux pouvoirs publics de participer à sa sécurisation, à la fois pour ses participants et pour l'ensemble de nos concitoyens."
Ces actions contraignent les Niçois à subir les conséquences néfastes de leur désorganisation. Ces manifestants improvisent le trajet au dernier moment sans en prévenir les autorités. Or, tout rassemblement sur la voie publique doit faire l’objet d’une déclaration préalable.
— Christian Estrosi (@cestrosi) September 22, 2021
Chaque samedi de manifestation, les lignes de tramway sont perturbées. "Je ne veux plus à avoir à arrêter une ligne de tramway", annonce le maire à France 3. Dans un communiqué, Christian Estrosi assure que "ce sont entre 10 000 et 16 000 usagers qui subissent ces contraintes" toutes les semaines.
"Ces manifestants pénalisent la vie dans la cité et prennent en otage des Niçoises et des Niçois", écrit-il dans ce communiqué.
Une déclaration qui ne plaît pas aux manifestants
Sur les réseaux sociaux, de nombreux internautes ont manifesté leur colère face à cette déclaration du maire. Le militant OlivOliv du mouvement des Gilets Jaunes a publié une vidéo sur Twitter dans laquelle il s'adresse au maire en personne.
Il estime que la déclaration de Christian Estrosi est une "insulte pour toutes les personnes qui manifestent". "J'espère que toutes les organisations autour de Nice vont créer le plus grand appel national à Nice contre le pass sanitaire", dit-il dans la vidéo.
?Réponse du #giletjaune #OlivOliv à Christian #Estrosi qui veut interdire les manifestations contre le #PassSanitaire à #Nice (extrait)? Toute la vidéo : https://t.co/bsud9lmSRj@cestrosi #NonAuPassDeLaHonte #Manifs25septembre #Français #Macron pic.twitter.com/DOQl8SCPv9
— Tata Suzanne (@TataSuzanne0) September 23, 2021
Mr #Estrosi, Supprimez le #PassSanitaire et les #manif28septembre seront terminées à Nice sinon les manifs continueront jusqu'à la #Presidentielle2022 #france #liberté
— Paix et liberté ? (@SmokovicJ) September 22, 2021
Un autre internaute l'enjoint à "supprimer le pass sanitaire" s'il ne souhaite plus voir de manifestation.
Ce n'est pas la première fois que le maire s'oppose à ces manifestants. Fin août, il avait déjà porté plainte contre une vingtaine de militants qui avait tenté de pénétrer dans le centre de vaccination du palais des Expositions de Nice.