La police a compté 6000 manifestants ce samedi 14 août à Nice. Contre le pass sanitaire et la vaccination obligatoire, ils nous expliquent en détails ce qui les amène à protester tous les samedis de l'été.
Pour le cinquième samedi consécutif, de nombreux manifestants se retrouvent partout en France pour protester contre le pass sanitaire et la vaccination obligatoire dans certaines professions. A Nice, ils étaient encore très nombreux ce samedi 14 août. Place Garibaldi, place Masséna, dans les rues adjacentes, 6000 manifestants se sont retrouvés selon la police. Nous leur avons demandé ce qui les motivait à venir.
Carole, 50 ans : "Je suis juste une maman qui a envie que ses enfants puissent vivre normalement"
Carole est originaire de Nice. A 50 ans, cette secrétaire médico-sociale vient surtout pour ses enfants. "C'est ma cinquième manifestation, indique-t-elle. Je suis là pour que mes enfants puissent avoir accès au sport, sans pass. Je ne suis pas anti-vaccin, je suis juste une maman qui a envie que ses enfants puissent vivre normalement sans QR code."
Elle confirme que ses enfants sont vaccinés contre le tétanos, la coqueluche, la poliomyélite... "Mais ce vaccin-là, je n'ai pas confiance. Donc pour l'instant, ils ne se feront pas vacciner." Selon elle, "si les autres sont protégés par le vaccin alors ils ne devraient pas craindre mes enfants qui ne sont pas vaccinés". Elle aimerait "qu'on ne les empêche pas de vivre à cause de ça".
Ethan, 18 ans : "On est empêchés de vivre. Pour moi, c'est comme être sous une dictature"
Ethan est lycéen à Menton. C'est sa mère qui l'a poussé à venir manifester pour la première fois, il y a quelques semaines. "Dès le départ, je n'étais pas d'accord avec le pass sanitaire mais je n'étais pas prêt à aller faire les manifestations parce que je n'étais pas habitué à être aussi près de tant de monde, se souvient-il. J'étais un peu réticent. C'est ma mère qui m'a un peu forcé la main pour que je vienne à la première manifestation. Quand j'ai vu qu'il y avait autant de monde qui était uni et solidaire, ça m'a donné envie de venir encore et encore. C'est chouette de se dire que je ne suis pas tout seul à penser ça, il y a plein de gens autour qui le pensent aussi, à Nice à Paris ou partout en France. Je suis là pour pouvoir changer les choses."
Il ne fait pas confiance au vaccin qu'il juge "pas franchement utile" pour lui parce qu'il n'est "pas sûr de ce qu'il y a dedans". "Je préfère faire attention à mon hygiène de vie en général", rétorque-t-il. Il ajoute : "Si on doit faire un vaccin pour aller là où on a envie d'aller, faire ce qu'on a envie de faire, pour moi, c'est comme être sous une dictature. On est empêchés de vivre. S'injecter quelque chose pour faire ci ou faire ça, je n'aime vraiment pas cette idée. "
Carine, 45 ans : "Au bout de 5 ou 6 ans, je serai la première à aller me faire vacciner"
Carine est venue de Bar-sur-Loup pour manifester. Cette cheffe d'entreprise "aspire à retrouver sa liberté, sans pass uniquement". "Pour moi, le vaccin il est en état d'expérimentation pour l'instant. Je ne suis pas contre les vaccins mais une fois qu'on aura toutes les données, au bout de 5 ou 6 ans, je serai la première à y aller." En attendant, elle se dit "bloquée" pour aller au cinéma, au restaurant, elle ne peut "plus rien faire".
Irène, 62 ans : "C'est mon corps, je sais ce que j'ai à faire"
Irène est sophrologue à Grasse. Elle vient depuis que les manifestations ont commencé. "C'est un mode d'expression de venir dans la rue, de venir en collectif pour exprimer nos idées pour montrer qu'on est un peuple qui a le droit de s'exprimer d'une manière ou d'une autre", se réjouit-elle. "Je ne me bats pas contre le gouvernement ou ses idées, je me bats pour ma liberté. Je veux lui dire au gouvernement que je ne suis pas d'accord avec ses idées", renchérit la femme de 62 ans.
Elle n'est pas vaccinée et ne sait pas si elle le fera un jour : "C'est mon corps, mon corps m'appartient, j'en suis souveraine et je sais ce que j'ai à faire avec mon corps et comment je peux me soigner. Je me soigne depuis longtemps par homéopathie et je n'ai pas besoin qu'on m'injecte quelque chose."
Selon elle, le gouvernement n'a pas eu "la bonne communication depuis le début" en passant par "des amendes et des menaces". Elle s'indigne : "Ce n'est pas comme ça qu'on soigne. Quand on soigne, on fait de la prévention, on donne des traitements."
Au moins 47 000 manifestants ont défilé dans l'ensemble du Sud-Est, selon la police. Il y avait 22 000 personnes à Toulon, soit 3 000 de plus que la semaine dernière. Il y avait également 700 personnes à Fréjus.