Trois leaders de Génération Identitaire ont perdu leur procès pour injure et diffamation à Nice contre un réalisateur et un chroniqueur satirique qui les avaient traités de "nazillons" pendant l'expédition anti-migrants à bord du C-Star en 2017. Leur avocat va faire appel.
Le tribunal correctionnel a relaxé Yannis Youlountas et Jean-Jacques Rue, mais sanctionné l'appel à la violence lancé sur Facebook par M. Rue, au lendemain de la mort d'une militante anti-Ku Klux Klan renversée par un suprémaciste blanc à Charlottesville, aux Etats-Unis, en août 2017.
M.Rue écope de deux mois de prison avec sursis pour avoir appelé à "chasser le facho comme au bon vieux temps" et lancé "Sortons battes, pelles, marteaux, barres à mine (...) aucune pitié!", une condamnation dont son avocat Dominique Tricaud va faire appel.
"Je trouve très satisfaisant qu'ils aient été relaxés pour l'essentiel et que le tribunal ait considéré que le caractère extrémiste, discriminatoire et raciste de la croisière des identitaires était établi", a commenté Me Tricaud.
Me Pierre-Vincent Lambert, au nom des trois plaignants, l'Italien Lorenzo Fiato, l'Allemand Robert Timm et le Français Clément Gandelin, avait réclamé d'importants dommages et intérêts. Il a obtenu 300 euros pour chacun pour le post publié par M. Rue.
A l'audience, il avait nié toute accointance de ses clients avec le national-socialisme, et défendu leur droit "à s'opposer aux frontières passoires (...) à l'immigration de masse et à l'islamisation de l'Europe".
Fondé en 2012, Génération Identitaire avait affrété en juillet 2017 le navire C-Star dans le cadre de sa campagne "Defend Europe", pour dissuader les ONG de secourir les migrants en mer Méditerranée.