Un jeune homme, qui a été filmé à son insu. Il a porté plainte à Nice pour "discrimination raciale" à la suite de la diffusion sur Netflix du film "Sentinelle". Il y était qualifié de "barbu". Une enquête a été ouverte.
C'est une plainte pour "provocation publique à la discrimination, à la haine raciale" qui selon Me Jean-Pascal Padovani, confirmant une information de Nice-Matin qui avait été déposé le 1er juin dernier. On apprend ce 15 juin, qu'une enquête a été ouverte.
Le plaignant, une jeune électricien de 21 ans domicilié à Nice, indique avoir reçu à la suite de la diffusion de ce film plus de 80 messages de connaissances dont certaines choquées de le voir apparaître comme un terroriste dans cette fiction diffusée en ligne.
Le plaignant envisage également une action civile pour "exploitation d'image à des fins commerciales sans autorisation", indiquant avoir été filmé à son insu.
Tourné en 2019 et diffusé en mars dernier sur le plateforme Netflix, le film "Sentinelle" comporte un passage dans lequel l'héroïne du film observe dans la lunette de son
fusil-mitrailleur deux jeunes hommes se saluer et se quitter sur la Promenade des Anglais. Un lieu qui on le sait est chargé d'histoire et de douleur dans le coeur des Niçois.
Réalisé par Julien Leclercq, ce film d'action met en scène une militaire de la mission Sentinelle en poste à Nice. On se souvient aussi en 2015, de l'attaque au couteau de trois militaires devant un centre communautaire juif à Nice.
La scène qui est dénoncée, est accompagnée dans la version "audiodescription" de l'explication suivante: "Deux jeunes barbus munis de sacs à dos se serrent la main et se séparent".
Le réalisateur s'est autorisé à faire un lien entre l'aspect maghrébin des personnes filmées, qui plus est sans leur autorisation et sur les lieux-mêmes de l'attentat du 14 juillet 2016, et les fondamentalistes religieux. C'est inadmissible, cela sous-entend que toute personne d'origine maghrébine est potentiellement un terroriste",
Netflix, qui est visé par cette plainte en tant que diffuseur, a indiqué à l'AFP par la voix d'un porte-parole ne pas avoir "de commentaire à apporter sur le sujet".
Le diffuseur a toutefois depuis modifié l'audiodescription et supprimé le terme de "barbus".
Avec AFP