La direction de l'hôpital psychiatrique Sainte-Marie de Nice, un des plus gros de la région Paca, a affirmé ce lundi qu'un quart de son personnel était menacé par un projet de réorganisation porté par l'Agence régionale de santé (ARS), ce que cette dernière a démenti "formellement".
"L'hôpital traverse une situation particulièrement compliquée avec l'ARS, qui nous a informé d'un projet de redécoupage des responsabilités psychiatriques dans le département qui fait peser la menace de disparition d'au moins 300 emplois", a indiqué le directeur Philippe Vrouvakis, à la tête d'un établissement de plus de 1.200 salariés.L'établissement Sainte-Marie est de statut privé associatif. Son financement et ses missions sont les mêmes que le service public, mais ses salariés n'appartiennent pas à la fonction publique. C'est le plus gros employeur privé du département, selon M. Vrouvakis.
Son interview réalisée ce mardi matin :
Interview de Philip Vrouvakis
Directeur de l'hôpital psychiatrique Sainte-Marie.
"C'est d'abord un gros gâchis", a ajouté M. Vrouvakis. Cela "induit la fermeture de lits dans un département qui a déjà un indice inférieur à la moyenne régionale. On peut être inquiet pour nos salariés mais aussi pour les familles qui auront du mal à faire hospitaliser leurs proches".
L'ARS a affirmé de son côté prévoir "au contraire, une amélioration de la couverture des besoins psychiatriques de la population des Alpes-Maritimes" et ne pas avoir recommandé de "réduction d'effectifs".
En ce qui concerne l'hôpital Sainte-Marie, "il est envisagé, (...) une reconstruction - modernisation d'un montant estimé à ce jour à plus de 100 millions d'euros, avec une aide de l'Etat et le soutien de l'ARS Paca".
90% des patients dangereux
L'hôpital Sainte-Marie couvre sept secteurs géographiques sur treize dans les Alpes-Maritimes, mais il n'en aurait plus que cinq, au profit
du CHU de Nice et de l'hôpital d'Antibes.
L'établissement Sainte-Marie est le seul dans les Alpes-Maritimes à prendre en charge les soins aux détenus, mission qui serait remise en question, selon M. Vrouvakis, et il accueille aussi 90% des patients dangereux.
- Avec AFP-