La police nationale va expérimenter un dispositif d'alerte par SMS auprès de commerçants volontaires, en ciblant dans un premier temps un quartier du centre-ville où un bijoutier avait tué un braqueur en septembre dernier.
L'idée consiste à envoyer des "informations opérationnelles en temps réel" aux commerçants pour qu'ils soient "pro-actifs" en cas de danger, a expliqué Marcel Authier, directeur départemental de la sécurité publique des Alpes-Maritimes, à l'occasion de la signature de cette convention "SMS commerçants".
Pour le député-maire UMP de Nice Christian Estrosi, il sera désormais possible "d'attirer l'attention sur un procédé de vols à l'étalage ou d'escroquerie, voire de nouvelles méthodes de filouterie". Il cite un exemple récent d'une jeune femme qui escroquait les commerçants grâce à une douzaine de cartes de crédit contrefaites.
Les commerçants appelleront pour leur part le traditionnel numéro 17 pour signaler tout acte suspect à la police.
"Je souhaite qu'on fasse le bilan dans quelques mois. Ensuite on pourra élargir le dispositif à d'autres quartiers et pourquoi pas à toute la ville de Nice",
a souligné Marcel Authier.
Le 11 septembre dernier, le bijoutier Stephan Turk s'était fait braquer par deux jeunes gens casqués munis d'un fusil à pompe, qui s'étaient emparés de bijoux et d'espèces d'un montant estimé à 140.000 euros, avant de prendre la fuite sur un scooter volé. Le bijoutier avait fait feu depuis le seuil de son commerce et tué le passager arrière du scooter.
Il avait reçu un raz-de-marée de soutiens sur les réseaux sociaux plaidant la légitime défense face à la montée de la délinquance. Il a été mis en examen pour homicide "volontaire" et assigné à résidence sous bracelet électronique.
A la suite de ce fait divers très médiatisé, la police nationale et la police municipale avaient déjà renforcé leur présence dans le quartier de "Notre Dame" (situé non loin de la gare et d'une grande artère commerçante), ce qui a permis de réduire de manière notable la délinquance de voie publique et les cambriolages depuis le début de l'année, selon M. Authier.
Plus de 400 commerçants du quartier ont été contactés pour faire un pas de plus à travers le nouveau dispositif d'alerte par SMS.