L'intersyndicale de Nice-Matin a appelé les salariés du groupe à la mobilisation dans la perspective d'un éventuel placement en redressement judiciaire de l'entreprise qui leur semble "inéluctable" et pourrait intervenir "dans la semaine qui vient", ce que la direction ne confirme ni n'infirme.
Réagissant à un tract syndical envoyé samedi à tout le personnel et à la presse, le directeur des ressources humaines Gérard Cussac a, dans un courriel envoyé aux mêmes destinataires, seulement confirmé "que si une procédure collective était engagée, le comité d'entreprise serait effectivement informé et consulté en amont".
Il a par ailleurs rappelé que si le PDG du groupe, Dominique Bernard, avait refusé de signer le plan de restructuration négocié ces derniers mois avec les syndicats, c'est parce que "nous n'avons pas trouvé 150 départs avant le 31 mars 2015". Et, a-t-il souligné, si les syndicats ont également refusé de le signer, c'est que "pour faire partir 150 personnes avant le 31 mars 2015, il y aurait 30 départs contraints".
Pour éviter ces licenciements secs, la DRH, assure M. Cussac, a proposé des solutions (baisse de salaire générale pendant 2 ans notamment) qui ont "été refusées par l'intersyndicale".
"Si l'entreprise était placée en RJ (redressement judiciaire, NDLR), nous serions dans les mains d'un administrateur judiciaire et j'espère que ce dernier refus de l'intersyndicale ne va pas entraîner une remise en cause globale des éléments sur lesquels nous sommes d'accord", conclut le responsable.
Samedi, dans une lettre ouverte au personnel, l'intersyndicale indiquait que "sauf coup de théâtre des Hersant (le Groupe Hersant Médias est propriétaire du groupe Nice-Matin, NDLR), la procédure de RJ devrait être lancée dans la semaine qui vient", après consultation du comité d'entreprise.
"La situation de l'entreprise est telle, et l'incapacité coupable de GHM d'y remédier si scandaleuse, que le redressement judiciaire est désormais inéluctable", estiment les syndicats.
L'intersyndicale souligne qu'"au terme d'une bagarre sans pitié", elle a réussi à ramener le chiffre de départs potentiels de "183 départs en un an" à "146". Et de souligner que ces départs " ne peuvent être que volontaires donc négociés".
Le groupe, qui emploie un millier de salariés, a terminé l'année 2013 avec une perte d'exploitation de 6 millions d'euros.
Des investisseurs potentiels auraient conditionné leur arrivée à un accord sur un plan social.
Le groupe Nice-Matin regroupe notamment les quotidiens Nice-Matin, Var-Matin, Corse-Matin et Monaco-Matin.