Aucune contre-indication n'a été donnée par le ministre de l'Education nationale, concernant les classes de neige. Pourtant, de nombreux séjours programmés dans les stations sont annulés ou reportés. On fait le point avec des professionnels du secteur.
Un effet boule de neige dont les centres de vacances et les établissements scolaires se seraient bien passé. Avec le variant Omicron, et l'augmentation des cas Covid, les classes de neiges sont souvent annulées ou reportées.
Dans les Alpes-Maritimes, les stations sont aussi touchées par ce phénomène, "ce qui est perdu est perdu...", souffle Christine Chantebien à l'accueil du Chalet du Val de Blore.
Plusieurs séjours prévus en janvier ont été reportés, deux classes seulement seront présentes ce mois.
Mais dans cet établissement, on conserve son optimisme : "dans quelques mois, si tout se passe bien, on sera complet."
Les centres de séjours redoublent d'efforts pour maintenir les réservations et rassurer les chefs d'établissements. Des protocoles sanitaires stricts sont appliqués.
Au chalet du Val de Blore, la cantine est aménagée pour respecter les gestes barrières, les chambres sont régulièrement aérées. Christine Chantebien précise : "on a même changé la disposition des lits."
Des séjours au cas par cas
L’Education nationale n’a pas formulé d’interdiction. Les classes de neige sont "autorisées dans le strict respect des protocoles applicables dans les stations et dans les hébergements".
Seules des recommandations ont été émises par le ministre Jean Michel-Blanquer : "reporter les voyages scolaires dans la mesure du possible". Les consignes varient en fonction des académies et des départements.
Dans le Var, aucun séjour n'est organisé par le département. La tenue des classes de neige appartient donc aux communes et aux établissements scolaires. Dans les Alpes-Maritimes, aucune contre-indication n'a été donnée pour le moment.
Cependant, le département précise :
La semaine prochaine, l'Inspection Académique interdit les séjours des classes primaires et déconseille aux collèges de maintenir les séjours du secondaire.
Service communication du département des AM
Chez Odel Var, on applique à la lettre les directives. Les colonies de ski sont donc maintenues avec une extrême prudence, des garanties de remboursement ont été mises en place en cas de changement.
60 enfants sont inscrits pour le mois de février, des réservations encore timides, l'établissement précise :
Les enfants de plus de douze ans doivent être vaccinés, sinon ils testés tous les jours.
Clara Schlesser, Odel Var
Mais la plupart des organisateurs choisissent la prudence, avec les risques de contamination et de cluster. Ce qui n'est pas sans conséquences.
Des pertes économiques
Ces désistements fréquents, parfois de dernières minutes, inquiètent cet organisateur de colonies de vacances :
Cette saison commence mal, on passe notre temps à discuter avec des chefs d’établissements pour négocier. Si on ne les persuade pas, on va enregistrer des pertes de 40 à 60%
Laurent Carrere, directeur DMJ.
L'année dernière, les directives étaient claires : pas de classe de neige et des stations de ski fermées. Laurent Carrere ajoute : "on a moins d'aide de l'Etat, mais encore des annulations, c'est pire que la fermeture."
Ces entreprises bénéficient encore des aides du gouvernement. Mais elles ne sont débloquées qu’en cas de baisse drastique du chiffre d’affaires, "50 % minimum pour la compensation des pertes d’exploitation, et 65 % pour le remboursement du chômage partiel", précisait Bruno Lemaire.
Cet entre-deux se révèle être une contrainte pour les exploitants qui souhaitent rester ouverts.
D'autant plus, que ce soutien n’est pour l’heure, pas programmé pour continuer après janvier.