A Nice, le milieu de l'industrie lance un appel pour trouver ses salariés : "On crie haut et fort qu'on recrute !"

Un an et demi après le début de la crise sanitaire, plusieurs secteurs de l'industrie recrutent dans les Alpes-Maritimes. À l'occasion du salon IndustrIA qui se déroule à Nice, des "job dating" ont notamment été organisés.

Ils sont venus avec leur CV sous le bras pour une séance de "job dating". Objectif : convaincre, en l'espace de 7 minutes, de se faire recruter. Pour certains, c'est une première. "Je viens de finir mes études, c'est tout nouveau pour moi", raconte Elodie, une Niçoise de 26 ans. 

Je cherche un poste de technicienne de laboratoire. Le jobdating, c'est intéressant parce que le contact est direct avec les recruteurs.

Patricia, en recherche d'emploi

Face à ces candidats, des représentants de 35 entreprises des Alpes-Maritimes. Au total, ce sont 200 postes qui sont proposés lors du salon Industria qui s'est déroulé ces jeudi et vendredi à Nice.

Des postes qui vont de commercial débutant à ingénieur process qualifié. Car plusieurs secteurs industriels ont du mal à recruter et se retrouvent en tension.

"Aujourd'hui, notre société se développe, donc c'est le bon moment", explique Elisabeth Giraudo, DRH de WIT, une entreprise niçoise de 70 personnes spécialisée dans la gestion technique de bâtiments. Ici, quatre postes sont à pourvoir. "Ce matin, on a eu du passage, mais pas forcément les profils que l'on recherche."

L'industrie garde cette image de Charlie Chaplin, Ford... alors que les machines sont là maintenant pour nous aider. Il n'y a plus de pénibilité de l'emploi.

Solène Pichot, Assistante de direction production MEI industries

"On profite de ce salon pour crier haut et fort qu'on a besoin de monde !", poursuit l'assistante de direction.

La question des salaires

Solène Pichot précise également que, face à ces difficultés de recrutement, "les salaires sont bons".

Une tension qui se retrouve également chez les entreprises nationales. "On a vraiment énormément de difficultés à avoir ne serait-ce que des candidatures sur des postes de techniciens de maintenance", continue Christophe Keller, DRH province de Kone France, spécialisée dans les ascenseurs et escalators.

Lors d'une table ronde organisée par Industria, Christophe Keller complète  : "Nous travaillons beaucoup sur la marque employeurs, nous sommes très présents sur les réseaux sociaux, nous créons des partenariats avec des grandes écoles. Sincèrement, je vois difficilement ce qu'on peut faire mieux !"

Les salaires ? C'est peut-être une question. Mais quand on se compare avec la concurrence, on n'a vraiment pas à rougir. Après, peut-être que ce package n'est pas suffisant ?

Christophe Keller, DRH province de Koné France

Forte tension depuis 2019

Dans une études publiée en octobre 2020, la Dares (qui dépend du Ministère du travail) expliquait ces tensions dans le milieu de l'industrie par un "vivier de candidats réduit", davantage encore quand cela concernait "les techniciens les plus qualifiés".

Les métiers les plus en tension (ouvriers qualifiés, techniciens et cadres) ne correspondent pas à ceux qui emploient le plus de personnes. Par exemple, le métier peu répandu de dessinateur en électricité et en électronique est le plus tendu, alors que celui d’agent d’entretien de locaux, qui rassemble des effectifs nombreux, fait partie des moins tendus.

Etude de la Dares, octobre 2020

Toujours selon cette même étude (basée sur des données de 2019, donc avant la crise sanitaire), la tension dans le milieu industriel était au plus haut depuis 2011.

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