Ce lundi 31 octobre, Gilles Simon entame le Masters 1000 de Paris, son ultime tournoi. Le tennisman né à Nice met fin à 20 ans de carrière et s'apprête à faire ses adieux.
Un dernier tournoi et puis s'en va. Gilles Simon débute ce lundi 31 octobre son dernier tournoi face à l'ancien numéro 1 mondial, le Britannique Andy Murray.
C'est par cette confrontation sur le court central de Bercy que le Niçois de naissance Gilles Simon va peut-être tirer sa révérence ce soir, à 19h30.
Ce match capital pourrait ponctuer une carrière de 20 ans comprenant 14 titres d'envergure et plusieurs mois passés dans le top 10 mondial.
Agé de 37 ans, il est l'un des seniors du circuit, mais pas le doyen. C'est bien l'Espagnol Feliciano López qui, du haut de ses 41 ans, est le plus âgé encore en activité et référencé au classement ATP.
Ce dimanche 30 octobre, il saluait également le joueur polonais Hubert Hurkacz et son coach pour sa dernière session d'entrainement.
"Beaucoup de zones dangereuses"
Gilles Simon s'est confié à l'Agence France-Presse avant cette ultime étape qui fait office de tournée d'adieux. Il espère terminer en beauté et être épargné par son physique : "je sais que ça peut être bien, mais aussi que ça peut être une catastrophe, donc ça m'inquiète. À Mouilleron (début octobre), tout d'un coup j'ai ressenti une grosse douleur. Je sais que ça peut arriver, c'est arrivé plein de fois cette année, aux adducteurs, au genou, au dos... Avant, il y avait une zone faible, au niveau du dos, et le reste, ça allait. Maintenant, il y a beaucoup de zones dangereuses dans mon corps, c'est aussi pour ça que je m'arrête. Ça devient un joli concours de circonstances quand ça se passe bien."
Actuel 183e mondial
Ces douleurs physiques, Gilles Simon les redoutent. Elles ont poussé le joueur de 37 ans à mettre un terme à sa carrière. Et même amputé le potentiel de celui qui est passé pro en 2002.
En 2004, il était déjà la coqueluche des jeunes joueurs lors du tournoi de Grasse France F7 Features, du circuit de l'ITF - la Fédération internationale de tennis. Il avait été sacré en simple, mais aussi en double, faisant la paire avec un certain Wilfried Tsonga.
Les années ont passé depuis cette mine pouponne, et aujourd'hui, Gilles Simon ne regrette rien de sa carrière qui l'a mené à la 6e place du classement masculin en 2009.
"Je n'étais déjà pas celui qu'on imaginait en premier ne serait-ce que dans les cent meilleurs joueurs du monde, encore moins dans les 50, 20 ou 10. Forcément, une fois que je suis allé aussi haut alors qu'on avait déjà du mal à m'imaginer trois niveaux en dessous de ça, c'est la conclusion logique de se dire: 'Lui, il a exploité son truc (à fond)'" explique le natif de Nice.
Son aura en France n'a d'ailleurs pas été à la hauteur de ce qu'il a donné sur le terrain. "Richard (Gasquet, ndlr) me disait: 'Putain, c'est quand même dommage, ici, ils te trouvent tous nul, alors qu'en Espagne, ils trouvent tous que tu es un grand joueur'. L'endroit où j'ai été vu le moins fort, c'est chez nous. Dans les autres pays du monde, ils me trouvaient plus fort qu'ici. C'est comme ça. Le coup d'exploiter le potentiel, pour moi, il est juste dans cette logique-là, on se dit: 'On ne l'attendait pas là, il y est allé, il a exploité au maximum (son potentiel)'."
Ses meilleurs souvenirs
Au bout de 20 ans de carrière, de 14 titres remportés et le drapeau tricolore défendu en Coupe Davis, Gilles Simon garde un paquet de souvenirs en tête. "La première fois où je fais troisième tour en Australie (en 2006), c'est un sentiment hyper réconfortant : je viens de gagner Nouméa, c'est un moment où je ne fais que monter, les étapes passent les unes après les autres, on rentre dans le top 100, dans les tableaux de Grand Chelem, tout va bien. D'autant que ça n'a pas été tout le temps comme ça plus jeune.
Il a également battu l'ensemble du trio qui a dominé les terrains depuis des années :
Forcément il y a l'année 2008 : je commence 30e, je bats deux fois Federer, une fois Nadal, une fois Djokovic, je joue le Masters et je fais demie: c'est génial. Après, il y a d'autres souvenirs plus sentimentaux, très personnels, comme gagner un tournoi juste après la naissance des enfants.
Gilles Simon, joueur de tennis
L'après matches
La suite hors des courts, Gilles Simon l'entrevoit déjà : "À court terme, je vais faire la formation au diplôme d'État (d'éducateur sportif). L'année prochaine, j'ai juste envie d'être à la maison, de m'occuper de mes enfants, et je peux concilier les deux très tranquillement. Je n'ai pas d'autre projet que ceux-là pour l'instant. Je ne le passe pas pour être coach dès l'année suivante, mais pour me former parce que le tennis m'intéresse, que j'ai toujours adoré le comprendre. Après, je ferai peut-être autre chose aussi, mais j'y reviendrai forcément, parce que c'est ma passion."
-Avec AFP