"On n'en sortira pas indemnes" : les élus de Nice marqués après la diffusion des images de l'attaque du Hamas

Le film des exactions commises par le mouvement terroriste lors de l'attaque du 7 octobre a été projeté aux élus de la métropole Nice Côte d'Azur volontaires ce jeudi 30 novembre.

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Tous ne se sont pas restés à l'issue de la séance du conseil de la métropole Nice Côte d'Azur, pour assister à la projection du film, en fin d'après-midi, ce jeudi 30 novembre.

"Je n'ai pas besoin de mettre le nez sur les images et voir exactement ce qu'il s'est passé pour le ressentir", explique Juliette Chesnel-Le Roux, membre écologiste du conseil de la métropole. 

Ce document vidéo a été réalisé par les autorités israéliennes avec les images des caméras et des téléphones de membres du Hamas, tués ou capturés, qui ont participé à l'attaque du 7 octobre. D'autres images diffusées ont été captées par des victimes et des secouristes.

"Je suis bouleversé, a déclaré Christian Estrosi, visiblement ému, à la sortie de la salle. On sait que l'homme est un loup pour l'homme. Ces images atteignent l'indicible. Elles sont ignobles, la pire des barbaries."

On sort effondrés, on sort sans doute avec des cicatrices au fond de nous-même qui vont être longues à réparer. Ces images peuvent hanter nos jours et nos nuits mais quand on décide d'être les représentants du peuple, au plus haut niveau comme au plus modeste, pouvoir mesurer ce que nous avons vu ensemble ne peut nous donner que de la force et nous amener à plus de raison aussi.

Christian Estrosi, maire de Nice et président de la métropole Nice Côte d'Azur

durée de la vidéo : 00h04mn40s
Christian Estrosi réagit après avoir vu la vidéo des attaques du Hamas. ©Benoît Loth / France Télévisions

Le porte-parole de l'ambassade d'Israël en France, Hen Feder, était également présent pour assister à la projection. "On doit faire le devoir de mémoire de ce qu’il s’est passé le 7 octobre en Israël, détaille-t-il. C’est pour montrer ce qu’il s’est passé, montrer la vérité parce qu’il y a des gens qui ont minimisé les faits."

L'attentat du 14 juillet à Nice en toile de fond

Pour certains élus, il était impossible, en voyant ces images, de ne pas penser à l'attentat du 14 juillet 2016 qui a causé la mort de 86 personnes sur la promenade des Anglais. C'est notamment le cas de Philippe Soussi, membre du conseil métropolitain, mais aussi avocat de parties civiles lors du procès qui s'est déroulé en 2022. 

"À chaque fois, je suis confronté à la même idée : c'est la nuit de l'humanité, déclare-t-il. C'est d'une violence inouïe. J'ai vu la vidéo de l'attentat du 14 juillet lors du procès à Paris et je peux vous dire que la trace qui m'est restée est indélébile. Je ne passe pas un jour devant la promenade des Anglais sans penser aux images que j'ai vues. Je peux donc penser avec certitude que ces images vont me rester aussi."

Ces images ont eu le même effet sur Philippe Vardon, élu Reconquête ! à la métropole dans le groupe "Une autre voie pour la métropole". "On est les élus d'une ville deux fois martyrs, a-t-il dit. Ces images nous ont rappelé les corps sur la promenade des Anglais et ce qu'il s'est passé dans la Basilique de Nice. On va absorber un peu ça et sans doute trouver des raisons supplémentaires pour notre engagement : protéger les citoyens, les Niçois."

Philippe Soussi continue de penser après avoir vu les images que cela était "nécessaire pour être confronté à la réalité de la monstruosité de ce qu'il s'est passé", même s'il admet : "On n'en sortira pas indemnes".

Certains élus doutent du résultat

La députée et conseillère métropolitaine Les Républicains Christelle d'Intorni avait fait part de ses réserves avant la diffusion. Elle avait déjà assisté à la projection destinée aux députés, à Paris, et avait : "mis beaucoup de temps pour se remettre de ses horreurs".

"Y a-t-il une utilité à montrer ces images ?(...) Que ce soit au niveau d'élus nationaux ou locaux, je m'interroge." déclarait Christelle d'Intorni qui n'a pas souhaité assister une deuxième fois pour revoir le film. 

Des élus de l'opposition écologiste doutaient aussi. "Je n'ai pas besoin de film pour savoir qu’il y a eu des horreurs qui ont été perpétrées. Le témoignage des survivants, des victimes, me suffit", s'inquiétait Fabrice Decoupigny, conseiller métropolitain écologiste. 

Robert Roux, adjoint au maire de Nice, est sorti après quelques minutes de visionnage. "C'était insupportable", confie-t-il. 

Je n'avais pas besoin de ces images-là pour me faire une idée de ce conflit. Passé un certain moment, ça tourne au voyeurisme.

Robert Roux, adjoint au maire de Nice

Il complète : "Je n'ai pas besoin de voir les images pour les croire. On me les a déjà racontées. Les journalistes ont fait leur boulot pour nous dire ce qu'il s'était passé. Ils étaient suffisamment nombreux pour qu'on puisse leur faire confiance."

Thierry Venem, conseiller métropolitain du groupe "Une autre voie pour la métropole", est lui aussi sorti avant la fin. "Je n’avais pas besoin de voir ça pour me convaincre de ce que sont ces gens : simplement des sauvages, il n’y a pas d’autres mots, ce ne sont pas des humains", a-t-il déclaré la voix tremblante.

Les autorités israéliennes ont revu le bilan des massacres avec près de 1 200 Israéliens dont 318 militaires et des centaines de blessés ainsi que 1 500 terroristes abattus.

Un dispositif d'accompagnement a été mis en place par la Métropole avec la présence de psychologues pour aider les élus qui en auront besoin. 

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