Le député UMP des Français de l'étranger Alain Marsaud, ancien magistrat antiterroriste, a dénoncé mardi l'intervention de la France en Irak, une "erreur" selon lui qui fait de Paris "la cible n°1" des jihadistes.
Le maillon faible
"Nous sommes le maillon faible, nous sommes engagés avec trois ou quatre avions Rafale sur la zone, la France n'a pas la capacité de défense, y compris de ses concitoyens à l'étranger, qu'ont les Américains", a déploré sur RTL l'ancien magistrat."Nous sommes en train de devenir" la "cible n°1" des jihadistes, à l'étranger comme en France, a-t-il prévenu.
"Ni la France, ni l'Algérie n'ont la capacité de libérer l'otage"
Lundi soir, un groupe affirmant être lié aux jihadistes de l'organisation autoproclamée Etat islamique (EI) a revendiqué l'enlèvement la veille d'un Français en Algérie. Hervé Gourdel, un Niçois, guide haute montagne dans le Mercantour. Il menace de l'exécuter d'ici la fin de journée si Paris ne cesse pas ses frappes en Irak. Les "chances d'en sortir" sont "nulles", a jugé Alain Marsaud, pour qui ni la France, ni l'Algérie n'ont la capacité de libérer l'otage.Pour autant, "je ne dirais pas, comme un matamore, il faut absolument passer outre et ne pas retenir les exigences des preneurs d'otage", a-t-il poursuivi, alors que le gouvernement français a indiqué qu'il ne souhaitait engager "aucune discussion, aucune négociation" avec les ravisseurs d'Hervé Gourdel.
Alain Marsaud : "L'intervention de la France en... par rtl-fr
"Une erreur d'intervenir en Irak"
"C'est une erreur" d'intervenir en Irak, a condamné l'élu UMP responsable notamment de la région Moyen-Orient, englobant l'Irak et la Syrie. Selon lui,"On ne réglera pas ce problème de l'Etat islamique sans engagement de troupes au sol quoiqu'on nous raconte ! On ne va quand même pas aller faire tuer des soldats français en Irak", a-t-il martelé, alors que l'Assemblée nationale débattra mercredi, sans vote, de cette intervention uniquement aérienne."ce sont les Américains qui sont responsables de cette situation, ils ont la capacité eux de faire le travail tout seuls".
"Nous sommes partis pour un conflit de longue durée", "c'est une guerre complètement asymétrique", a prévenu l'ancien magistrat.