À Nice, c'est le Front populaire étudiant qui a lancé à l'appel à la mobilisation. À ses côtés, insoumis, communistes, militants associatifs et syndicaux se sont retrouvés ce samedi matin à 10h place Garibaldi pour dire non à la nomination de Michel Barnier à Matignon. On vous résume la mobilisation en quelques images fortes.
Pascal a fouillé dans ses placards pour ressortir son bonnet phrygien, qui ressemble fort à la Phryge olympique ornant la tête de nombreux supporters lors des JO de Paris. Mais ce bonnet-là, c'est celui qu'il arborait lors de la campagne pour l'élection présidentielle de 2012, soutenant Jean-Luc Mélenchon et sa promesse d'une 6ème République.
Ce matin, place Garibaldi, à Nice, cet ancien militant communiste, désormais proche des insoumis, est dans la rue pour dénoncer "l'autoritarisme de velours" d'Emmanuel Macron. Selon lui, c'est avant tout une question de principes : il estime que le Président de la république n'a pas respecté l'esprit de la constitution, en attendant deux mois avant de nommer un Premier ministre, non issu de la coalition arrivée en tête des élections législatives anticipées.
J’ai plein de camarades qui ont voté pour des LR ou des macronistes pour faire barrage au RN, et qui se retrouvent cocufiés, à cause d’alliances tacites avec l’extrême-droite"
Pascal, manifestant
Dans le cortège niçois, les pancartes racontent la même colère, avec des slogans au langage fleuri : "Macron tu nous casses les urnes", "Barnier on t'emmerde : signé les gens d'en bas", en référence à un passage du discours prononcé par Michel Barnier lors de la passation de pouvoir à Matignon. Le nouveau premier ministre avait alors déclaré : "J'ai bien des exemples en tête, de progrès, petits ou grands, qui ont été accomplis grâce à des idées, des bonnes idées, des bonnes solutions apportées par les gens d'en bas"
Mais ce que tout le monde remarque au milieu du cortège, c'est le paillassou avec son pantin représentant Emmanuel Macron. Issu de la tradition carnavalesque, il sert aux manifestants "à faire sauter Macron". En pleine manifestation contre la réforme des retraites, l'objet avait valu à son propriétaire une garde à vue, sans qu'aucune poursuite ne soit engagée contre lui.
Plus de 1500 manifestants selon les organisateurs, 500 selon la police
À Nice, c'est le Front populaire étudiant qui a lancé l'appel à la mobilisation.
On se retrouve dans cette situation où un ministre de droite qui a voté contre le repas à un euro pour tous les étudiants et pas seulement les boursiers, qui a voulu durcir les règles d'admission des étudiants étrangers, se retrouve au pouvoir. C'est tout ce qu'on n'avait pas demandé, c'est tout ce qu'on a, donc on va rester dans la rue, jusqu'au 1er octobre aussi
Rebecca Chibane, co-présidente du Front populaire étudiant, organisatrice de la manifestation
Parmi les personnalités politiques présentes aux côtés des étudiants, Robert Injey, ancien patron des communistes niçois, aujourd'hui en dissidence au sein de son parti, le conseiller municipal écologiste Jean-Christophe Picard, et l'insoumis Olivier Salerno, candidat aux dernières élections législatives dans la première circonscription de Nice, remportée par Eric Ciotti.
C'est le point final de deux mois de scandale. Michel Barnier c'est quelqu'un de très à droite, complètement libéral, assez réactionnaire : c'est le trait d'union parfait entre la Macronie et le faiseur de roi, le Rassemblement national (...). Je trouve ça scandaleux, c'est pour ça qu'on est ici.
Olivier Salerno, militant La France Insoumise, ancien candidat aux élections législatives
Près de 160 manifestations ont lieu partout en France ce samedi 7 septembre. Leurs organisateurs préviennent qu'ils sont d’ores et déjà prêts à redescendre dans la rue s'ils ne sont pas entendus.