PHOTOS. "Je suis témoin de phénomènes encore très mystérieux", ce chasseur d'orages immortalise les cadeaux du ciel

Les phénomènes lumineux transitoires ou éclairs de haute atmosphère sont indissociables des orages. Sur la Côte d'Azur, les derniers épisodes météo ont enthousiasmé les chasseurs d'orages à la recherche de farfadets, comme Christophe Suarez.

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Christophe Suarez est un amoureux des orages et un mordu de photographie. Une passion lointaine qu'il a développée dès 2003 avec l'arrivée de la photo numérique en France.

Ce Lyonnais de 58 ans, niçois d'adoption est de surcroît le fondateur du célèbre site internet chasseurs d'orages. Il a désormais passé la main ce qui ne l'empêche pas d'être toujours aussi "accro".

Lui chasse tout particulièrement les farfadets ou sylphes (sprites en anglais), ces phénomènes lumineux éphémères qui apparaissent au-dessus des orages. Une sorte de fluorescence optique de moins d'une milliseconde jusqu’à deux secondes, provoquée par des décharges électrostatiques.

Découverte des farfadets

C'est autour de 1920 qu'un physicien écossais du nom de Charles Thomson Rees Wilson a envisagé la question mais il faudra des décennies pour que sa réflexion se concrétise.

C'est précisément le 6 juillet 1989 que le premier phénomène est observé par des chercheurs américains. L'équipe basée dans l'État du Minnesota filmait le lancement d'une fusée...et la caméra a enregistré par le plus grand des hasards, un orage lointain.

Depuis cette époque, des dizaines de milliers d'évènements ont été capturés, mais on ne parvient toujours pas à clairement les expliquer.

Il sort en rouge en photo parce qu'il y a du rouge dedans mais notre oeil n'est pas assez sensible pour voir la couleur. Si c'était le cas, on verrait plutôt quelque chose de blanchâtre mais il est extrêment rare de le remarquer car le phénomène est très peu lumineux.

Christophe Suarez - Photographe niçois, chasseur d'orages

Du matériel spécifique 

Pour capturer un cliché d'un farfadet appelé aussi sylphe, il faut être équipé de matériel de moyenne ou haut de gamme. Un appareil photo numérique très sensible monté d'objectifs ultra-lumineux. Pour les connaisseurs : Ouverture de focale 1.2 ou 1.4 minimum.

Il faut bien avoir en tête que la photo d'orage ne vit que par l'immédiateté et de ce côté-là, le numérique a tout changé. Il est possible de savoir aussitôt si le cadrage, les réglages ou les paramètres sont bons mais selon Christophe Suarez pour les farfadets, rien ne vaut la vidéo.

La photo ci-dessus, prise en Italie depuis le golf de Gênes en 2020 est celle qui a donné à son auteur, Christophe Suarez, l'envie d'aller plus loin.

Un beau farfadet "méduse" photographié lors d'un énorme orage au-dessus de la Corse.   

Je ne suis pas un scientifique. A mon niveau, je ne contribue que d'une manière artistique, mais j'ai l'impression d'apporter ma petite pierre à l'édifice en qualité de témoin d'un phénomène encore très mystérieux

Christophe Suarez - Photographe niçois, chasseur d'orages

Il n'y a pas de hasard

Pour que cela fonctionne, il faut prévoir les orages. Ça n'arrive pas sur n'importe quel type d'orage. 

Il y a très peu de chance que cela se manifeste lors d'un petit orage qui se forme en mer et qui ne dure qu'une heure par exemple. Ça arrive plutôt au-dessus d'orages, plutôt virulents, qui vont stationner au même endroit plusieurs heures. Ils ont alors le temps d’ioniser l'atmosphère.

Ça n'est pas prouvé de manière scientifique, il s'agit plutôt d'un constat dressé par des groupes d'échanges entre passionnés.

Le mot chance n'existe pas dans ce domaine. Pour atteindre son objectif il faut se mettre en condition. Quand je sors, tout est planifié... La météo, le matériel, le choix du site. J'ai tout appris de Stéphane Vetter, un alsacien astrophotographe de haut vol. C'est lui qui m'a mis le pied à l'étrier.

Christophe Suarez.

Les orages méditerranéens ont la réputation d'être beaux, esthétiques et intéressants car ils peuvent perdurer. Ils se régénèrent grâce ou à cause de la mer - très chaude en été - qui stocke l'énergie nécessaire à la formation de phénomènes au-dessus des orages.

Des farfadets, sylphes ou sprites.

Il faut des heures et des heures de patience pour arriver à de tels résultats.

Christophe Suarez est intarissable sur la question des orages et des farfadets. Heureusement, il peut toujours compter sur ses trois plus fidèles compagnons, ses appareils photos.

L'un d'eux a même été modifié spécialement pour la chasse aux farfadets. Défiltré puis refiltré "astro" par un professionnel. Une opération très coûteuse qui permet de mieux laisser passer la couleur rouge.

Une singularité qui laisse parfaitement apparaître les tendrils, ces sortes de filaments qui donnent aux farfadets un aspect de méduse si envoûtant.

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