La plaine du Var est comme de nombreux autres sites de la Côte d'Azur, une zone soumise au risque d'inondation. Véritable cas d'école pour les études, le site attire de nombreux spécialistes. Actuellement ce sont les étudiants de l'école Polytech Sophia Antipolis qui y travaillent.
Le 5 novembre 1994, une crue déborde sur toute la plaine du Var. Elle sera meurtrière, sept personnes meurent ou sont portées disparues. Les dégâts, chiffrés à 187 millions d'euros, sont considérables.
26 ans plus tard, la plaine du Var est devenu un site incontournable pour étudier les dispositifs qui encadrent les cours d'eau. Cette semaine, une centaine d'étudiants de l'école Polytech Sophia Antipolis, sont en excursion sur le site. Ils étudient les ouvrages hydrauliques face aux risques d'inondations.
Ici, c'est comme un laboratoire à ciel ouvert, avec des techniques imaginées dans les années 60 pour un problème qu'ils avaient à l'époque.
Confie Mauricio Jara, un étudiant chilien en géologie. "D'une certaine manière on s'est rendu compte qu'elles pouvaient être à l'origine de certaines inondations. On veut comprendre comment contrôler ces inondations pour qu'elles n'atteignent pas les zones habitées".
Maîtriser les inondations
En cause notamment, le nivellement par seuils du lit de la rivière. Le dispositif a été imaginé pour lutter contre l'abaissement du niveau du Var, provoqué par l'érosion naturelle. Un problème pour l'approvisionnement en eau des agriculteurs de l'époque.
"Si par exemple, ce seuil s'effondre, on aurait cet énorme volume d'eau qui est bloqué ici qui pourrait inonder toute la région, il y a un grand danger, surtout en cas de fortes précipitations", ajoute Marianne Brum, étudiante brésilienne en hydro-informatique.
Modification d'ouvrages
Par le passé, deux seuils ont cédé. Le département a déjà commencé le démantèlement progressif de ces paliers, pour que les sédiments redessinent naturellement le lit du fleuve.
Le fleuve devrait retrouver son visage d'antan d'ici 2025. Il reste encore quelques années aux spécialistes pour visiter une dernière fois ce laboratoire à ciel ouvert du génie hydraulique.
Selon la dernière publication de l'INSEE, en 2016, un million d'habitants de la région - soit 19% - vivaient dans des zones potentiellement inondables, souvent urbanisées.