Il s'agit du quartier de la Fontonne qui s'étend de la rue des Frères Gabrero (Collège de La Fontonne, le club de l'AS Fontonne) jusqu'au boulevard Beaurivage. Des zones habitables, habituellement en blanc, se retrouvent en zone bleue. Ce qui provoque la colère des riverains. Certains viennent d'acheter un appartement ou une maison au prix fort et ne comprennent pas un tel classement. Les nouveaux acquéreurs n'ont pas été alertés par leur notaire ou leur agent immobilier. Pour les plus anciens, la plupart d'entre eux n'a pas été touché par les inondations de 2015.
Reportage au quartier de la Fontonne : Coralie Becq, Michel Bernoin, Denis Pardanaud et Robin RicoQue permet la zone rose ? Serge Castel, directeur de la Direction des territoires et de la mer (DDTM) des Alpes-Maritimes précise les contraintes de la zone rose (et pas rouge car située en zone urbaine) : "la zone rose leur permettra de faire évoluer leur bâti de façon à faire réduire la vulnérabilité. Les terrains restent constructibles mais sous prescription."On comprend pas pourquoi on nous fait passer le boulevard Beaurivage en zone inondable ! Un habitant du boulevard Beaurivage.
Connaître les risques
Bien sûr, vu que les notaires sont obligés de préciser la zone bleue ou rouge cela peut avoir une conséquence pour la revente ou l'achat d'un bien. Difficile cependant d'évaluer la chute du prix au mètre carré dans les quartiers qui changent de couleur. Céline Dumoulin, nouvelle propriétaire dans le quartier, estime la perte de sa maison de 30 à 50 %. Une évaluation plutôt pessimiste car cette zone serait classée en "aléa faible à modéré". La zone bleue ne présente pas un risque aussi important que la zone rouge. La priorité reste de connaître les risques avant de signer la vente et de s'assurer qu'il y a un étage pour se réfugier en cas de problème.
"Fausse protection"
Ce zonage de la ville est le résultat d'un travail effectué avec des hydrologues depuis 18 mois. Objectif : la modélisation du risque d'inondations sur la commune d'Antibes pour prévenir d'autres catastrophes. Mais penser que l'on est protégé grâce à des murs autour de sa maison est une mauvaise idée et surtout "une fausse protection". Selon Philippe Castel, "lorsqu’on modélise les inondations de 2015, c’est une fausse sécurité d’avoir des murs : en 2015, l’effet de vague aurait été plus fort que ce que l'on a connu. C’est donc une fausse protection".
C’est une fausse sécurité d’avoir des murs : en 2015, l’effet de vague aurait été plus fort que ce que l'on a connu. Serge Castel, directeur de la DDTM.
Quels sont les recours possibles ?
- Phase 1 : la concertation : ce projet est soumis à la concertation jusqu'au 11 novembre 2019 inclus. Il est possible d’émettre des observations dans le registre de concertation mis à disposition en mairie ou par courriel à l’adresse suivante : ddtm-concertation-ppr@alpes-maritimes.gouv.fr. L'ensemble des observations inscrites dans le registre de concertation feront l'objet d'une réponse dans le bilan qui sera annexé au dossier d'enquête publique.
- Phase 2 : l'enquête publique aura lieu après les élections municipales, à partir d’avril, mai ou juin. Le commissaire enquêteur retiendra ou non les remarques des propriétaires.
- Phase 3 : septembre 2020, approbation du PPRI. Si il y a toujours contestation de la part des habitants, un recours gracieux est possible auprès du préfet des Alpes-Maritimes dans les deux mois, ou auprès du tribunal administratif.