Polémique après les violences survenues lors du match de football entre Villefranche et Luynes

Le match entre Villefranche Saint-Jean-Beaulieu et Luynes a été fortement perturbé ce dimanche. La rencontre, rejouée suite à une décision administrative, devait valider l'ascension en National 3 d'une des deux équipes. Elle s'est terminée avec des jets de projectiles.

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Après un mois de vacances, ce dimanche 9 juin, les équipes amateurs du VSJB, le club de Villefranche Saint-Jean Beaulieu (Alpes-Maritimes) et celui de Luynes (Bouches-du-Rhône) en Régional 1, rejouent un match. Score final : 1-0 pour les Azuréens, et l'accession en National 3.

Cette rencontre se déroulera dans le chaos, avec des jets de bouteilles, des interruptions de jeu, un affrontement entre supporters, gendarmes et joueurs ; un arbitre et un dirigeant sont blessés.

Ce match avait déjà été joué le 21 avril dernier, et il avait été remporté par le club des Bouches-du-Rhône 1 à 0, mais le VSJB avait porté réclamation.

Un match décisif pour une montée en N3 

En cause, un problème administratif. L'équipe de VSJB avait déposé deux recours contre la présence d'un joueur de Luynes sur le terrain, alors que celui-ci était sous le coup de plusieurs matchs de suspension. Les Luynois disent avoir obtenu l'autorisation de la Ligue Méditerranée de Football pour aligner le joueur qui avait purgé ses matchs de suspension avant la rencontre.

Mais la règle, dans ce cas, est très technique. Il existe "un vide juridique sur ce point précis qui nécessitait une interprétation", d'après la Ligue Méditerranée. Luynes Sports dit avoir respecté la règle de la ligue. "On est des gens soucieux de la hiérarchie, nous appliquons les directives. La ligue nous a donné l'autorisation de faire jouer le joueur", explique Stéphane Banos, président de Luynes Sports. 

Coup de fil des renseignements territoriaux

Débouté à deux reprises par la Ligue Méditerranée, le VSJB en appelle à la Fédération Française de Football, qui faire rejouer le match au regard de l'enjeu. La frustration est grande pour les Aixois de Luynes, ils ressentent un fort sentiment d'injustice.

Une semaine avant la rencontre, Stéphane Banos, président de Luynes Sports depuis 12 ans, reçoit un coup de fil des renseignements territoriaux. "Ils m'informent qu'à la demande de la municipalité, le match va être classé niveau 3, c’est-à-dire à haut risque, et qu'ils allaient analyser s’il fallait interdire les déplacements de supporters".

Mais quels supporters ? Il y a 9 personnes en tribune à l'année à tout casser. Ils m'ont demandé combien de cars nous comptions emmener. Mais quels cars ? Y a pas de supporters ! Là, j'ai commencé à m'inquiéter.

Stéphane Banos, président du Luynes Sports

à France 3 Côte d'Azur

La rencontre intéresserait, selon lui, les ultras de l'OGC Nice qui prévoiraient de venir en nombre soutenir le VSJB. Mais le stade de Saint-Jean-Cap-Ferrat n'est pas vraiment adapté à une forte affluence.

Le président de Luynes Sports s'organise pour arriver en bus avec ses joueurs afin d'éviter des arrivées dispersées. Les gendarmes sont sur place. La foule aussi.

Un match sous tension

Vient l'heure du match, dans la difficulté. Jets de projectiles, insultes racistes, affrontements entre supporters et gendarmes. Un des dirigeants de Luynes Sports est touché par une bouteille à la tête. Un arbitre de touche reçoit un projectile, des joueurs aussi sont touchés. La rencontre est interrompue à plusieurs reprises.

"C'était un guet-apens !", assène le président de Luynes Sports. "C'était prémédité. Tout le monde était au courant. Le maire, les autorités, le président du VSJB. On a évité un drame."

C'est complètement irréel. Ce n'est pas le football que je partage. Nous avons eu très peur. Et la Ligue a laissé faire. Avec le recul, on se pose la question de savoir ce que toutes ces personnes faisaient là.

Stéphane Banos, président du Luynes Sports

à France 3 Côte d'Azur

Le match est remporté 1-0 par Villefranche Saint-Jean-Beaulieu, qui accède donc en National 3.

"Le foot ne sort pas grandi"

Le son de cloche est très différent pour Cédric Messina, le président du club de Villefranche Saint-Jean Beaulieu. Il conteste absolument de présence de supporters de l'OGC Nice.

Ce sont des jeunes de quartiers qui, effectivement, ont eu un comportement inapproprié pendant le match, c'est indéniable. Et ce sont des joueurs de l'équipe adverse qui, au lieu de rentrer au vestiaire à la fin de la rencontre, s'en sont pris aux spectateurs.

Cédric Messina, président du VSJB

à France 3 Côte d'Azur

Cédric Messina déplore : "on n'est pas parvenu à contrôler nos supporters et ça, c'est un vrai problème de société. Heureusement qu'on avait des éducateurs bénévoles pour calmer le jeu avec les forces de l'ordre. Le foot ne sort pas grandi de cette histoire, c'est un fléau, on est passé près d'un drame. Et cela assombrit toutes les actions que l'on mène au quotidien. Mais ce n'est en aucun cas un traquenard ou un guet-apens !"

La suite en commission 

Les Aixois sont repartis en car, escortés par la gendarmerie. Le club "se réserve le droit de déposer plainte" et compte donner suite concernant la partie administrative de ce match.

Contactée, la ligue de Méditerranée nous indique ne pas pouvoir se prononcer sur d'éventuelles sanctions ou annulation du match. "C'est la commission de discipline qui va statuer. Tout dépend si les clubs saisissent le CNOSF (Comité National Olympique et Sportif Français) ou le tribunal arbitral. C’est complexe, on ne peut pas se prononcer tant qu’on n’a pas les rapports précis. Il faut qu’il y ait d’abord les rapports, ensuite les convocations et, enfin, les sanctions."

Ce qui est certain, c'est que chacun défendra ses positions.

La décision devra en tout cas se prendre avant le mois d'août, et la reprise des championnats.

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