Philippe Pradal est visé par une plainte pour prise illégale d'intérêts par l'association Anticor. Cela concerne des subventions accordées par la ville de Nice à plusieurs associations caritatives et culturelles.
Le premier adjoint a été président ou a exercé des fonctions au sein du bureau de plusieurs associations niçoises. Pour l'association Anticor, à l'origine de la plainte, l'élu aurait dû prendre ses distances lors du vote de subventions concernant ces associations.
L'association souligne que le signalement des faits date du 11 décembre 2015.
Philippe Pradal n'a pas participé au vote mais est resté dans le conseil municipal et a participé à la commission des finances qui envisageait l'octroi de certaines de ces subventions.
"Cette affaire nous avait choqué. Il n’y a pas que des problèmes de forme. La subvention en elle-même et son montant nous posait problème" explique Jean-Christophe Picard, président d'Anticor.
Philippe Pradal était trésorier de l'association du père Gil Florini, de l'église Saint-Pierre d'Arène. Une subvention importante avait été accordée par la ville pour soutenir un restaurant solidaire de cette association.
Pour maître Gérard Baudoux, l'avocat de Philippe Pradal, "il est manifeste que l’on peut avoir à répondre devant la justice d’actes qui ne mettent en cause ni la probité ni l’honnêteté de celui à qui on les reproche".
Concrètement et selon lui, son client n'a pas d'intérêt et il n'est nullement question d'enrichissement personnel dans la mesure ou les subventions ont été allouées à des associations caritatives ou culturelles.
Le communiqué de Philippe Pradal
Le premier adjoint n'a pas souhaité répondre à nos questions. Il nous a fait parvenir un communiqué visible ci-dessous dans son intégralité :
"Dans le souci de transparence qui m’a toujours animé dans le cadre de mes fonctions publiques, je porte à la connaissance des Niçoises et des Niçois ainsi que des habitants de la Métropole que je suis mis en cause à propos de subventions accordées à des associations caritatives et culturelles, par définition, dépourvues de tout caractère commercial ou lucratif.
Bien évidemment, n’existe à l’occasion de cette mise en cause aucune notion d’enrichissement personnel. Je répondrai de ces faits devant la justice.
Chacun comprendra que je réserve aux magistrats qui connaîtront de cette procédure mes déclarations."
Philippe Pradal avait même occupé le poste de maire de la ville de Nice entre 2016 et 2017, dans le contexte de l'après attentat du 14 juillet.
Des soutiens politiques
Christian Estrosi, le maire de Nice, a réagi samedi matin en publiant un message de soutien à Philippe Pradal sur le réseau social Twitter.
.@p_pradal est un homme dont les engagements au service des autres et les valeurs morales sont reconnus et respectés. Sa probité ne saurait être mise en cause. Il a toute ma confiance #nice06
— Christian Estrosi (@cestrosi) 22 juin 2019
Le député Les Républicains de la 1ère circonscription de Nice Eric Ciotti a également affiché son soutien au premier adjoint sur ce même réseau social.
Soutien amical à @p_pradal, injustement mis en cause pour son engagement humanitaire et désintéressé. https://t.co/P4Ef97T7su
— Eric Ciotti (@ECiotti) 22 juin 2019
Enquête préliminaire
Une enquête préliminaire a été ouverte par le parquet de Nice. Philippe Pradal a été convoqué et entendu par les services de police, l'élu compte bien se défendre devant le tribunal correctionnel de Nice.
Le procès de M. Pradal pour ces faits supposés de prise illégale d'intérêts a été fixé au 11 octobre.
Quel sont les peines encourues ?
La prise illégale d’intérêts est punie de cinq ans d’emprisonnement et de 75.000 € d’amende.Peuvent en outre être prononcées contre les coupables, à titre de peines complémentaires, l’interdiction de droits civiques, civils et de famille pour une durée maximale de 5 ans ainsi que l’interdiction d’exercer une fonction publique à titre définitif ou pour une durée de 5 ans au plus et la confiscation des sommes et des meubles irrégulièrement reçus.