Procès de la tour Odéon à Monaco : pas de corruption jurent les protagonistes, avec des versions différentes

Les protagonistes d'un des volets du procès pour corruption, blanchiment et fraude autour de la construction de la tour Odéon, la plus haute
de Monaco, ont nié toute corruption, mais ont livré des versions largement divergentes devant le tribunal correctionnel de Marseille.

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Dans ce volet, la justice reproche aux promoteurs de la tour, deux frères italiens et résidents monégasques, Claudio et Paolo Marzocco, d'avoir corrompu Gérard Spinelli, le maire DVD de Beausoleil. Tous trois sont renvoyés devant le tribunal pour corruption.

Beausoleil, commune limitrophe de Monaco, a abrité une partie du chantier lors de la construction. Aujourd'hui s'y trouve "un espace paysager" dépendant de la tour.

Matériellement, les accusations reposent notamment sur un document dactylographié intitulé "accord du 19 mars 2009", saisi dans la villa de la compagne du principal prévenu, Lino Alberti. Ce self-made-man de 71 ans, né en Italie, a des relations multiples et variées --élus, milieux d'affaires, mais aussi mafieux présumés. 

S'abstenir de tout recours contre le permis de construire


En dix points, l'"accord", accompagné d'une offre commerciale de 2 millions d'euros avec un échéancier, évoquait ainsi par exemple le fait de s'abstenir de tout recours contre le permis de construire, de renoncer à l'exercice de certains droits de préemption, ou encore des autorisations de passage pour des engins de chantier. 

Pour les enquêteurs, les frères Marzocco ont agi par l'entremise de M. Alberti, "un ami de 30 ans" du maire Gérard Spinelli.
Lino Alberti nie être à l'origine du document : "les 10 commandements, ça me paraît très prétentieux de ma part, que je puisse établir ce document (...) il faut que ce soit le promoteur ou l'architecte". "C'est M. Paolo (Marzocco), on était en réunion, qui a apporté ce document", ajoute-t-il. 

Lundi, les frères Marzocco avaient affirmé que cet "accord" était une initiative de Lino Alberti, qu'ils avaient refusé car "c'était des choses dont on n'avait pas besoin". 

J'aime bien distribuer"

Lino Alberti confirme en revanche que les 60.000 euros contenus dans une enveloppe avec une liste de montants et une inscription, "ODEON GERARD", saisie en même temps dans la villa, était bien destinés à M. Spinelli, tout en précisant: "Je n'attendais rien de lui, il n'attendait rien de moi. En ce qui concerne la tour Odéon, je savais qu'il ne pouvait rien faire."
Une explication qui suscite l'incompréhension de la présidente Christine Mée: "On note bien votre version, mais on a besoin de comprendre!" finit-elle par s'agacer. 

"Je n'ai jamais touché d'argent de Lino Alberti", avait affirmé le maire de Beausoleil un peu plus tôt à la barre. "J'ai perçu 150.000, j'en ai donné un peu à M. Spinelli, maintient Lino Alberti. 

"J'aime bien distribuer, sans rien attendre en retour", dira-t-il également un peu plus tard. Pour expliquer les multiples versions fournies lors de l'instruction, M. Alberti met en cause les conditions de sa garde à vue, la qualifiant de "torture": "J'ai dit beaucoup de choses en garde à vue, peut-être que (les policiers) m'ont usé et que j'ai fini par dire ce qu'ils voulaient entendre." 

Le prévenu s'attire finalement cette question du procureur Ludovic Leclerc: "Est-ce que vous couvrez un intérêt plus important que M. Spinelli ou MM. Marzocco, que vous mettez en cause?" Réponse négative de Lino Alberti. 
- Avec AFP -
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