Une prison de 650 places devrait bientôt voir le jour entre Saint-Laurent-du-Var et La Gaude. L'annonce a été faire la 23 février par Jean-Jacques Urvoas, ministre de la Justice.
La prison sera construite sur la rive droite du Var. "Un terrain a été proposé sur la zone de la rive droite du Var, et semble recueillir l'accord des élus. Techniquement, le site présente des contraintes, qu'il faudra lever, avec l'accompagnement des collectivités locales", explique le communiqué. Et d'ajouter : "Le garde des sceaux retient, donc, cette proposition foncière et demande à la Direction de l’Administration Pénitentiaire et l’Agence Publique pour l’Immobilier de la Justice de poursuivre, en lien avec la Préfecture, les démarches foncières en organisant les études complémentaires et les procédures d'acquisition."
Une nouvelle prison est plus que nécessaire car la maison d'arrêt de Nice, construite en 1887 pour un effectif théorique de 300 détenus, en abrite 670. Certains dorment sur des matelas sur le sol, notamment dans le quartier des femmes où des détenues se plaignent de dormir "assises par terre comme des animaux".
C'est l'établissement le plus encombré de la région Provence-Alpes-Côte-d'Azur et sa vétusté accroît l'inconfort, faute de douches en cellule par exemple, et quand bien même l'administration travaille à des palliatifs en améliorant l'ordinaire des repas ou avec la création en janvier 2016 d'un quartier de préparation à la sortie qui compte seulement deux détenus par cellule.
Après la présidentielle
Le lancement de ce programme immobilier pénitentiaire avait été annoncé le 6 octobre 2016 par Manuel Valls. Il faisait suite à un rapport sur l'encellulement individuel, un principe inscrit dans la loi depuis 1875 mais jamais respecté. Dans ce rapport, le garde des Sceaux estimait que pour atteindre l'objectif de 80% de détenus en cellule individuelle, il faudra construire d'ici 2025 entre 10.309 et 16.143 cellules.
Au 1er janvier, la population carcérale était de 68.432 personnes écrouées pour 58.681 places de prison, soit un manque de 9.751 places et l'on dénombrait encore 1.638 matelas au sol. Outre 32 maisons d'arrêt et un centre de détention, le plan gouvernemental prévoit la création de 28 "quartiers de préparation à la sortie" avec la réhabilitation de douze sites pénitentiaires et la construction de seize autres pour lesquels 230 millions d'euros ont été débloqués.
Sur ce second programme destiné à accueillir des courtes ou des fins de peines, Jean-Jacques Urvoas a annoncé avoir déjà trouvé 7 terrains, représentant 720 places, à Rouen, Caen, au Mans, à Grenoble, Lille, Noisy-le-Grand et à Marseille. Interrogé par l'AFP sur la pérennité de son programme après la présidentielle, le ministre s'est voulu rassurant. "Qu'est-ce-qui pourrait rendre ce plan fragile? Que les élus locaux n'en veuillent
plus mais tous ont validé les terrains. Que le nouveau président décide de l'interrompre? Je n'ai vu aucune candidat défendre cela et s'il le faisait, je me ferais un devoir de lui transmettre la liste des établissements en surpopulation", a-t-il assuré.