Le ministre de la Justice Jean-Jacques Urvoas a lancé un ultimatum aux élus locaux : d’ici Noël, ils devront trouver un nouveau site pour élargir la prison de Nice, surpeuplée et vétuste.
Le ministre de la Justice Jean-Jacques Urvoas a lancé un ultimatum aux élus locaux de droite jeudi pour choisir d'ici Noël un terrain pour agrandir la maison d'arrêt de Nice, vétuste et parmi les plus surpeuplées de France.
"Je ne veux pas passer en force", a-t-il dit à l'issue d'une visite de la prison."Mettons-nous d'accord pour qu'avant la fin de l'année, ce terrain soit défini
consensuellement".
Des détenues dorment assises par terre
"Prenons date parce que cela a maintenant trop duré et qu'on ne peut pas tolérer une surpopulation de cette importance mettant en danger les détenus et le personnel, et que c'est ma responsabilité de faire cesser cela", a ajouté le ministre socialiste. La maison d'arrêt de Nice, construite en 1887 pour un effectif théorique de 300 détenus, en abrite 670 dont certains dorment sur des matelas sur le sol, notamment dans le quartier des femmes où des détenues se sont plaintes durant la visite de dormir "assises par terre comme des animaux".C'est l'établissement le plus encombré de la région Provence-Alpes-Côte-d'Azur et sa vétusté accroît l'inconfort, faute de douches en cellule par exemple, et quand bien même l'administration travaille à des palliatifs en améliorant l'ordinaire des repas ou avec la création en janvier d'un quartier de préparation à la sortie qui compte seulement deux détenus par cellule.
Un projet qui date de 25 ans
"A Nice on parle de la construction d'une prison depuis 25 ans et il y a eu 14 sites étudiés", a rappelé le garde des Sceaux. "Et on est dans une situation très paradoxale où les élus locaux disent 'nous voulons un nouvel établissement pénitentiaire' mais on n'arrive pas à trouver un terrain".On est dans une situation très paradoxale où les élus locaux disent 'nous voulons un nouvel établissement pénitentiaire' mais on n'arrive pas à trouver un terrain".