Entièrement démoli depuis le 3 janvier dernier, les travaux autour du TNN ne sont pas finis pour autant car désormais, il faut évacuer les tonnes de gravats qui encombrent encore le site à Nice. Construit en béton armé, le théâtre détruit est théoriquement 100% recyclable.
Le dernier mur du Théâtre national de Nice (TNN) est tombé le 3 janvier dernier, mais les allers-retours des camions de chantier ne se sont pas arrêtés pour autant. Car si le travail de démolition est fini, il faut désormais évacuer les tas de gravats restés sur place. Une tâche titanesque : plus de 10 000 tonnes de béton armé ont été mises à terre lors de la destruction du bâtiment, après avoir préalablement vidé le théâtre.
"Dans un premier temps, on a eu le déménagement du matériel scénique et du mobilier du TNN, raconte Sonia De Spiegeleir, la cheffe de projet de démolition préalables au prolongement de la promenade du Paillon. Après cela, on a essayé d’identifier des gisements de matériaux qui pourraient être réemployés tels quels, par exemple les fauteuils ont été démontés et revendus. Les plaques de marbres qui habillaient la façade ont aussi été démontées, conditionnées et stockées pour être réemployées sur d’autres chantiers du territoire."
Bâtiment "100% recyclable"
Le béton et l’acier qui constituaient la structure du bâtiment ont eux été transportés dans un centre de recyclage des déchets du bâtiment, situé dans la plaine du Var.
C’est un ouvrage qui était entièrement en béton armé donc 100% recyclable.
Franck Aluni Pirelli, pôle démolition du site de recyclage
Concrètement, le recyclage se fait en plusieurs étapes. D’abord, "la matière brute arrive et on la stocke pour faire un broyage un peu plus fin et enlever la ferraille, explique Franck Aluni Pirelli, du pôle Démolition. Ensuite, on va produire cinq natures différentes de matériaux, qui sont les matériaux usuels utilisés sur tous les chantiers de construction."
Obligation de recycler 70% des déchets issus des chantiers
Depuis 2015, la Loi relative à la transition énergétique pour la croissance verte oblige l’État et les collectivités territoriales à revaloriser au moins 70% des déchets produits sur leurs chantiers. Concernant la démolition du TNN, "nous sommes au-delà de cet objectif" affirme Sonia De Spiegeleir, la cheffe de projet de démolition préalables au prolongement de la promenade du Paillon.
Un investissement nécessaire
Afin de recycler les déchets, l'entreprise Garelli qui mène les travaux de démolition du TNN a dû investir. "Ça coûte plus cher, car il faut du matériel pour trier les divers matériaux, détaille Pierre-Paul Bernardi son directeur général, mais de l’autre côté, vous économisez car vous avez moins de matériaux à acheter et vous avez moins de mise en décharge."
Chaque année, sur tout le territoire français, environ 46 millions de tonnes de déchets sont générés dans le secteur du bâtiment d’après le Ministère de la transition écologique. En comparaison, les déchets ménagers représentent 30 millions de tonnes sur un an.