Plusieurs associations ont saisi le tribunal administratif de Nice pour faire cesser un dispositif de rétention de migrants à la frontière franco-italienne, notamment dans les locaux de la Police aux frontières.
Dans un communiqué, la Cimade, le Gisti, l'Anafé, le SAF (syndicat des avocats de France) et l'Adde (Avocats pour la Défense des droits des étrangers) affirment qu'à la frontière franco-italienne, "les locaux de la police aux frontières des Alpes-Maritimes, situés à Menton Pont-Saint-Louis, sont utilisés par le préfet du département pour enfermer illégalement les personnes migrantes avant de les refouler en Italie".
Le tribunal administratif de Nice a donc été saisi mardi d'une requête en référé-liberté afin de "faire cesser toutes les atteintes graves et manifestement illégales aux libertés fondamentales (...) consécutives de la décision informelle du préfet des Alpes-Maritimes de créer une "zone de rétention provisoire pour les personnes non-admises", ajoutent les associations.
Lors de missions en mai et en juin, l'Anafé et la Cimade affirment s'être vu refuser l'entrée dans zone constituée de préfabriqués et de sanitaires amovibles . Dans leur communiqué, elles citent le commandant de la PAF qui, après avoir "dans un premier temps affirmé qu'il s'agissait d'une zone d'attente", aurait ensuite parlé "d'une zone de rétention provisoire pour les personnes non admises" et "d'un lieu privatif de liberté pour les personnes qui vont être réadmises en Italie".
"Le premier étage de la gare de Menton Garavan est également utilisé comme lieu d'enfermement", ajoutent les associations, qui demandent au tribunal "de faire la lumière sur ce lieu de privation de liberté illégal" en effectuant une visite sur place, "de suspendre la décision informelle de sa création prise par le préfet des Alpes-Maritimes" et "de mettre immédiatement fin à la situation de privation de liberté des personnes qui y sont détenues".
L'audience au tribunal administratif de Nice aura lieu ce jeudi.