Silencieux et dignes, villageois, lycéens, guides de montagne et proches de l'otage français Hervé Gourdel, décapité en Algérie par un groupe djihadiste, ont défilé ce jeudi dans les étroites ruelles de Saint-Martin-Vésubie en hommage à cet "humaniste", curieux du monde. Un village en deuil.
Devant la jolie devanture en bois du bureau "Escapade, les guides du Mercantour", que l'amoureux de haute montagne Hervé Gourdel avait fondé en 1987, plus de 800 personnes ont défilé, parmi lesquelles trois imams et un évêque, s'arrêtant parfois pour déposer cierges, photos ou fleurs.
Ses collègues guides, resté silencieux durant son enlèvement, se sont retrouvés quelques instants dans leur petit bureau, entourant la famille du défunt.
La famille de la victime a souhaité que les nombreux rassemblements prévus en France à sa mémoire se déroulent "dans la dignité et la retenue". Celui de Saint-Martin-Vésubie a répondu à leur appel.
"Le village est en deuil. Sont également en deuil, tous les amis de la montagne", a souligné le maire Henri Giuge, très ému.
"C'est dramatique, je n'ai pas de mots pour qualifier ces actes", a commenté Bernard, un ancien de la brigade de gendarmerie de montagne qui connaissait bien Hervé: "Peut-être fallait-il passer sous silence l'enlèvement ?"
Une centaine d'élèves du Lycée régional de la montagne, à Valdeblore, commune proche où est scolarisé Erwann, le fils de la victime, ont choisi de marcher pendant deux heures et demie sur un sentier de grande randonnée pour rejoindre le village.