24 heures après le violent séisme, les quelques avions faisant la liaison entre Nice et Marrakech étaient complets. D'un côté, la communauté marocaine de la Côte d'Azur allant aider leurs proches au pays, de l'autre, les touristes de retour en France.
Il était le seul et l'unique vol au départ de l'aéroport de Nice (Alpes-Maritimes) et à destination de Marrakech ce dimanche. Alors, pour la communauté marocaine vivant sur la Côte d'Azur qui souhaitait rejoindre leur famille, il s'agissait de ne pas le louper.
À 5h30 du matin, tous les passagers étaient déjà en salle d'embarquement pour un décollage pourtant prévu à 7h... La veille, les derniers billets se sont arrachés en quelques minutes.
Des touristes traumatisés
Dans la même journée, des Marocains et des touristes ont fait le trajet inverse, pour se poser sur le sol niçois dans l'après-midi ce dimanche.
Parmi eux, Julia Roux a ainsi pu retrouver et serrer dans ses bras son père Roger, également maire de Beaulieu-sur-Mer. Julia et son petit ami étaient en vacances à Marrakech. Ils ont vu leur vie basculer alors qu’il dînaient dans leur hôtel.
Il y a eu un gros mouvement de foule, il y avait du sang partout dehors. Dans notre hôtel, il y avait des fissures, on n'a pas pris le risque de rester.
Julia Roux
Encore sous le choc, le couple a heureusement pu compter sur la solidarité des Marocains. "Un chauffeur de taxi s'est occupé d'eux pendant le séjour", raconte le papa, Roger Roux. "Quand il a appris le tremblement de terre, il a appelé directement Julia et lui a dit 'Ne bouge pas, je viens vous chercher !'"
"Un des pires séjours de notre vie"
À Nice, l’avion en provenance de Marrakech décharge son lot l’histoires. Le séjour a tourné court aussi pour ce groupe parti fêter au Maroc les 30 ans de leur ami Kevin.
Ils sont fortement marqués par ce qu’ils ont vu : "on a ces images où ils sont tous en train de camper dans les rues, avec des bébés et des enfants. C'est un des pires séjours de notre vie !"
Un peuple meurtri qui peut compter sur les Marocains de l’étranger qui n’attendent qu’une chose : pouvoir prêter main forte sur le terrain.
Selon le ministère de l'Intérieur marocain, le dernier bilan provisoire fait état de 2.122 morts.
(Avec David Dameda et Nassim Tirèche, à l'aéroport de Nice)