Air France a officialisé la mauvaise nouvelle ce vendredi 3 juillet : d’abord, 6 560 suppressions pour Air France, 16% des effectifs, et 1 020 pour Hop, la petite filiale, spécialisée dans les dessertes régionales.
C’est un énorme coup dur que vivent les salariés d’Air France, "d'une violence inouïe", confie une employée. Plusieurs salariés s’étaient donnés rendez-vous sur le site d’Air France, à Morlaix, dans le Finistère, alors que deux réunions avaient lieu entre les représentants du personnel et de la direction.
"Pendant trois mois, l'activité et le chiffre d'affaires d'Air France ont chuté de 95%, et au plus fort de la crise, la compagnie a perdu 15 millions d'euros par jour", souligne le groupe, qui anticipe une reprise "très lente".
D’ici 2022, l’entreprise va supprimer au total 7 580 postes. Ces suppressions de postes représentent 16% des effectifs d'Air France
et 40% de ceux de Hop!.
Air France assure que cette restructuration sera compensée par des départs volontaires et des départs à la retraite non remplacés (plus de 3.500 chez Air France, 200 chez Hop!) . Les syndicats redoutent que cela ne soit pas suffisant et que des licenciements secs se multiplient.
"Il s'agit de sauvegarder l'emploi de milliers de salariés (...) C'est dans cet état d'esprit que nous engagerons les négociations avec la ferme intention d'éviter tout licenciement sec" a réagi auprès de l'AFP Farid Slimani, de l'Unsa Aérien. "On a deux effets, l'effet de la crise (...) et puis à l'évidence à Air France comme ailleurs une restructuration plus large, de plus long terme, et on a un effet d'aubaine, l'entreprise cherche aussi à faire des économies, des restructurations face à ce qu'elle appelle des défauts structurels" a jugé le numéro un de FO, Yves Veyrier, sur France Info.
Christian Estrosi demande à Air France de réexaminer sa décision
Je demande à @AirFranceFR de réexaminer sa décision de fermer les agences de centre-ville, dont celle de #Nice06, et la réduction des effectifs affectés aux escales. Les entreprises nationales doivent savoir prendre leurs responsabilités face à la crise et préserver l'emploi.
— Christian Estrosi (@cestrosi) July 5, 2020
Par voie de communiqué, le maire de Nice, Christian Estrosi affirme son opposition au plan social présenté au Comité Social et Économique d'Air France qui pourrait, selon lui, conduire à la fermeture des agences de centre-ville (dont celle de Nice) et une fragilisation des escales. Le maire de Nice estime que les entreprises nationales comme Air France "doivent savoir prendre toutes leurs responsabilités pour lutter contre la crise et préserver l'emploi."
Il n'est pas acceptable qu’une telle décision fragilise l’activité touristique de la ville de Nice et de la métropole Nice Côte d’Azur, une composante forte de notre activité économique. Je demande à Air France de s’expliquer : comment notre territoire azuréen peut conduire sa relance touristique avec une société leader du transport aérien qui ferme ses agences et réduit le personnel déployé dans ses escales?
Patrick Allemand écoeuré
En Juin, Patrick Allemand avait jugé "écoeurant" ce qui n'était encore qu'une menace de suppression de poste.8000 emplois menacés dont 370 emplois à Air France dans les Alpes-Maritimes alors que l'Etat s'est engagé à une aide de 7 milliards d'euros. Écœurant. #Covid_19 #AirFrance #Nice06 #sauvonslemploi pic.twitter.com/0HrDQcPj0U
— Patrick Allemand (@patrickallemand) June 18, 2020