Après les tags homophobes et l'agression du coordinateur du centre LGBTQIA+, ce dimanche 18 février à Nice, le volet judiciaire s'est déroulé ce mardi 5 mars dans la matinée. Un individu, majeur, comparaissait notamment pour violences aggravées.
Ce mardi 5 mars, le volet judiciaire des tags et agressions homophobes survenus au centre LGBTQIA+ Côte d'Azur le dimanche 18 février, s'est ouvert au tribunal de Nice. Deux personnes ont été interpellées par les forces de l'ordre après avoir inscrit "Nik les PD" sur la vitrine de cette structure associative. Seul le majeur, âgé de 20 ans, a été jugé ce jour. Il comparaissait pour violences aggravées, transport sans motif d'une arme incapacitante et usage de stupéfiants.
Le délibéré a été rendu en fin de matinée, par le tribunal correctionnel de Nice. Il a été décidé de lui infliger la peine suivante : huit mois avec sursis, avec caractère aggravant d'homophobie retenu, et obligation de faire un stage de citoyenneté.
"Le but est d'avoir une portée pédagogique et éducative" a salué Erwann Le Hô, qui s'est vu prescrire une Incapacité Temporaire Totale (ITT) de moins de huit jours après avoir subi une aspersion de gaz lacrymogène.
Le jeune homme de 20 ans a dix jours pour faire appel.
"Le droit est de notre côté"
Pour Erwann Le Hô, le coordinateur du centre LGBTQIA+ Côte d'Azur : "Qu'il soit condamné, c'est une chose, mais que ce caractère aggravant soit retenu, c'était vraiment très important pour nous. Cela fait avancer la jurisprudence et cela montre aussi aux victimes habituelles que l'on accompagne toute l'année que le droit est de notre côté."
Erwann Le Hô salue aussi le fait qu'un stage de citoyenneté ait été décidé :
Le jeune homme n'est pas l'auteur du tag homophobe. Un mineur, interpellé dans la foulée des faits survenus ce dimanche 18 février, sera jugé par une juridiction dédiée pour "dégradation à caractère homophobe".
Rappel des faits
Dimanche 18 février, à 14 heures, deux individus décident de taguer le centre LGBTQIA+ Côte d'Azur. "Nik les PD" est alors inscrit sur la vitrine de ce local associatif de la rue Roquebillière à Nice, dans les Alpes-Maritimes.
À l'intérieur se trouve Erwann Le Hô, le coordinateur de la structure. Il décide alors de se lancer à leur poursuite, jusqu'au boulevard de la République. "J'ai réussi à rattraper l'un d'entre eux, qui est tombé, et qui a laissé tomber sa bombe de peinture, que j'ai eu le réflexe de ramasser et de garder vers moi".
L'autre individu met en joue avec une bombe lacrymogène Erwann Le Hô qui subit une aspersion : "Le deuxième m'a gazé le visage". Il avait raconté ces évènements à une équipe de France 3 Côte d'Azur.
Prévenues, les forces de l'ordre ont pu identifier rapidement les auteurs des faits, grâce aux caméras de vidéo surveillance de la ville et la description du coordinateur du centre LGBTQIA+.