Témoignages. Cyclone Chido à Mayotte. "Le pire reste à venir" : l'angoisse des Niçois dont les familles sont sur place

Publié le Écrit par Perrine Roguet

Le cyclone Chido a violemment frappé l'île de Mayotte, laissant la population sans eau, électricité ou réseau téléphonique. En métropole, à Nice, les Mahorais, mais aussi Comoriens restent le souffle coupé, dans l'attente des nouvelles de leurs proches, restés sur l'île.

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"La dernière fois que j'ai parlé à ma mère, c'est jeudi", nous sommes lundi 16 décembre, et Madi Younoussa reste "dans le flou". "Il n'y a pas de réseau là-bas, pas d'eau, ni de nourriture" poursuit celui qui s'est installé en métropole à la fin des années 90. 

Le cyclone Chido, qui a traversé l'île de Mayotte les samedi 14 et dimanche 15 décembre 2024 fait au moins 20 morts, au lendemain du week-end.

Un bilan qui devrait s'alourdir. 

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Mamoudzou comme seule ville pour communiquer 

Le seul endroit de l'île où il reste un peu de réseau, pour joindre l'hexagone, c'est à Mamoudzou. "Ma cousine a pu se rendre dans la ville pour me dire que tout le monde est sain et sauf dans ma famille".

Une nouvelle rassurante pour lui.

L'île est coupée, même sur place, les uns n'arrivent pas à avoir des nouvelles des autres.

Hamada Nadjidou, Mahorais installé à Nice

à France 3 Provence-Alpes-Côte d'Azur

"J'ai pu avoir ma belle-mère" affirme de son côté Hamada Nadjidou "mais seulement quelques secondes, je n'ai toujours pas de nouvelles de mes deux sœurs". Ce Mahorais est inquiet "l'une d'elles est éleveuse dans la foret, je ne sais pas ce qu'il en est".  

Difficile de se déplacer sur l'île, y compris pour celles et ceux qui ont des voitures "comment mettre de l'essence ? Et puis les routes sont coupées par les débris" précise Madi Younoussa. 

Ce n'est pas une question de nationalité aujourd'hui, mais d'humanité.

Hamada Nadjidou, Mahorais installé à Nice

à France 3 Provence-Alpes-Côte d'Azur

Dans sa maison en construction, il sait que des personnes sans abris ont trouvé refuge "le toit s'est envolé, alors ils tentent de remettre des taules eux-mêmes. J'ai dit qu'il ne fallait surtout pas faire cela car rien ne dit que ça ne va pas s'écrouler de nouveau. Mais à leur place, je crois que je ferai pareil".

Il le sait, les bidonvilles de l'île, qui accueillent des immigrés des pays voisins comme les Comores, sont complètement détruits, "tout le monde est dehors, des enfants sont à la rue". 

La crainte d'une crise sanitaire d'ampleur  

"On ne dort pas, ou peu, depuis samedi. Les seules informations que l'on a, c'est par la télévision", poursuit Nadjim Meacha, le président de l'association de Solidarité Comorienne. Il a la gorge serrée "j'ai un cousin avec sa femme et ses enfants là-bas". 

"Mais le pire reste à venir" craint Madi Younoussa, de l'association Mparano Mayotte. "Ce qui nous fait peur, c'est la situation sanitaire à venir, les maladies comme le choléra."

Pour tous, l'urgence, c'est de faire parvenir de l'eau potable aux sinistrés "l'argent ne servirait à rien, on envoie, mais comment les habitants pourraient l'utiliser ? Il n'y a plus rien" souligne Madi Younoussa. "Il faut avant tout sécuriser l'île" estime de son côté Hamada Nadjidou "sinon, tout ce que l'on envoie sera pillé". 

L'envoi de packs d'eau comme premier objectif

Des récoltes de packs d'eau pourraient s'organiser dans les prochains jours "nous espérons que la mairie de Nice pourra nous aider à faire partir des chargements par les airs, vers La Réunion". Le seul moyen, pour l'instant, d'acheminer des vivres. 

Ici à Nice, la solidarité commence à s'organiser, et les évènements de Mayotte sont au cœur de toutes les discussions dans la communauté Mahorais. "Nous devons célébrer un mariage le week-end prochain" explique Hamada "personne n'a la tête à la fête, mais nous ne pouvons pas annuler". 

Les associations et les habitants originaires de Mayotte ont prévu de se réunir dans les prochains jours, pour essayer d'organiser leur soutien le mieux possible. 

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