Témoignages. "Mon frère a tout perdu" : inquiétude des Mahorais de Marseille sans nouvelles de leur famille après le cyclone Chido à Mayotte

Publié le Écrit par Wassila Belhacine

À Marseille, la diaspora mahoraise est sans contact avec les membres de leur famille depuis le passage du cyclone Chido. Les lignes téléphoniques sont toujours coupées sur l'archipel.

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"C'est absolument dévastateur". Le cyclone Chido, qui a frappé Mayotte le samedi 14 décembre, a plongé dans la dévastation le petit archipel de l’océan Indien. Les autorités craignent un bilan humain très lourd qui s'élèverait à plusieurs centaines, voire des milliers de morts.

"Je pense qu'il y aura certainement plusieurs centaines, peut-être approcherons-nous le millier, voire quelques milliers" de morts au vu de la "violence" du cyclone, a ainsi déclaré dimanche le préfet de l'île François-Xavier Bieuville sur Mayotte la 1ère.  

À Marseille, la diaspora mahoraise est plongée dans le désarroi et l'impuissance face à l'ampleur de la catastrophe.

Aucun contact avec Mayotte

La plupart de ces Mahorais établis en métropole n'ont plus aucun contact avec les membres de leur famille sur l'île depuis le passage du cyclone. "Je n'ai pas de nouvelles, je n'ai pas réussi à parler avec mes frères, mes sœurs ou oncles", témoigne Madi Zirari.

Barirati Chamassi est parvenue à avoir quelques échanges sporadiques avec ses proches : "La communication sur Mayotte est très difficile. En ce moment, on peut juste échanger quelques instants sur WhatsApp. On n'a plus de liaison avec les lignes téléphoniques", a-t-elle déclaré dimanche sur le plateau de France 3 Provence-Alpes. 

Inquiétude pour les familles

Madi Zirari et Barirati Chamassi doivent également faire face aux dénuements de leur famille. Ce dimanche, l'archipel était encore privé d'eau, de nourriture et d'électricité. Le frère de Barirati Chamassi, père de trois enfants, a perdu sa maison : "La toiture s'est envolée. Il s'est réfugié chez l'une de nos sœurs. C'est très compliqué, car cela fait un an qu'il est rentré sur l'île pour s'y installer définitivement", témoigne Barirati Chamassi. 

Madi Zirari, lui, s'inquiète de la situation de son oncle, un homme âgé et précaire : "Il habite dans une case en taule et ne pouvait marcher que très difficilement. Je m'inquiète énormément pour lui".

Appel à l'aide 

Une course contre-la-montre s'est engagée pour fournir de l'aide ainsi que rétablir l'approvisionnement en eau, nourriture et électricité. Barirati Chamassi appelle à la solidarité : "On a besoin de toute aide. Beaucoup ont tout perdu et certains profitent de la situation pour piller".

Madi Zirari abonde également dans ce sens : "On se joindra à n'importe quelle initiative collective en plus d'aider individuellement nos familles".

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