"Tout s'est effondré autour de nous !" Il y a 45 ans, un mini-tsunami faisait 10 morts et de terribles dégâts à Nice et Antibes

Triste anniversaire. Le 16 octobre 1979, une vague sous-marine provoque la disparition de 10 personnes à la suite d'un glissement de terrain au large de Nice. Le bilan matériel et financier est considérable. Le syndicat CGT des Alpes-Maritimes organise aujourd'hui une commémoration en hommage aux ouvriers décédés qui travaillaient sur la digue d'extension de l'aéroport.

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Ce mercredi 16 octobre 2024, le syndicat CGT 06 a organisé une commémoration devant la stèle érigée dans l'aéroport de Nice Côte d'Azur à la mémoire des ouvriers décédés dans la catastrophe.

Il y a 45 ans, un mini-raz de marée dévaste le front de mer de Nice et d'Antibes, dans les Alpes-Maritimes. Submergées par les flots, dix personnes périrent dont neufs ouvriers qui ont vu littéralement le sol se dérober sous leurs pieds.

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Reportage de France 2 causes du mini raz de marée à Nice ©Antenne 2; France Télévision

Le plus grand chantier de travaux publics d'Europe

C'est un projet qui ambitionnait de concurrencer les ports des villes de Marseille et Toulon. Lancé en 1975 par la mairie de Nice, il est considéré à l'époque comme LE plus grand chantier de travaux publics d'Europe. Deux objectifs principaux sont poursuivis : agrandir l'aéroport et construire un nouveau port capable d'accueillir des unités de gros tonnage.

80 millions de mètres cubes de terre étaient empilés sur le rebord du plateau continental.

Le 16 octobre 1979, vers 14 h, à l'embouchure du fleuve Var, un morceau de digue – long de 300 mètres –  s'effondre sous les pieds d'un groupe d'ouvriers à l'ouvrage malgré des pluies diluviennes qui font rage. Six d'entre eux décèdent sur le coup, trois sont portés disparus. Deux autres conducteurs d'engin sont sauvés de justesse grâce à l'intervention rapide des secouristes.

Jean-Claude Moreni, l'un des ouvriers rescapés, témoigne dans le journal d'Antenne 2 le 16 octobre 1979.

On l'a vu arriver, tout s'est effondré autour de nous ! On entendait les copains crier, et on voyait tout qui s'engloutissait sous nos pieds ...

Jean-Claude Moreni, rescapé du raz de marée

Journal télévisé d'Antenne 2 - 1979

L'effondrement de cette partie de la digue génère une vague géante – entre 2 et 4 mètres – déferle sur le front de mer et emporte une commerçante du port de la Salis à Antibes. Une centaine de maisons sont submergées et tout autant d'embarcations se retrouvent projetées sur les quais ainsi qu'une dizaine de véhicules. 

Des causes humaines

Devant l'effroi général, les lourdes pertes humaines et matérielles, une enquête est instruite à la demande des écologistes et de la CGT. Associations et syndicats reprochent aux responsables du chantier et aux pouvoirs publics d'avoir mis en péril la vie des ouvriers contraints de travailler malgré les intempéries. Finalement, les investigations révèlent qu'un glissement de terrain sous-marin est à l'origine de la catastrophe. Ces résultats signent l'arrêt de cet ambitieux chantier d'extension de l'aéroport et du développement portuaire de la ville de Nice. Le projet définitivement abandonné laisse derrière lui une ardoise particulièrement salée qui se chiffre en milliers de francs.

En 1982, une stèle comportant les noms de huit ouvriers qui trouvèrent la mort le 16 octobre 1979 est érigée en leur hommage. L'un d'entre eux n'a pu être identifié et la femme noyée sur le port antibois n'a pas été recensée comme une victime directe de la catastrophe.

Cette vague meurtrière qui a frappé la baie des anges il y a 45 ans est toujours présente dans la mémoire collective niçoise et azuréenne. Une tragédie qui aura eu néanmoins permis de prendre conscience des limites environnementales et des risques climatiques.

Depuis quelques années, les spécialistes alertent sur les risques de tsunami de plus en plus menaçants sur le pourtour méditerranéen. Dans le cadre d'un exercice de simulation face à ce risque bien réel, un numéro de téléphone a même été mis en place par la préfecture le 19 janvier dernier.

D'après l'Unesco, qui a récompensé la ville de Cannes du « Tsunami Ready », les statistiques indiquent que la probabilité d'une vague en Méditerranée avoisine les 100% dans les trente prochaines années. 

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