Un espoir pour les gens de petite taille grâce aux travaux de chercheurs de Nice

Un traitement expérimental prometteur a permis de rétablir une croissance osseuse normale chez des souriceaux atteints de la forme la plus fréquente de nanisme, et d'éviter les complications associées à cette maladie.

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"Le traitement n'a pas entraîné d'anomalie des organes chez les souriceaux présentant les caractéristiques de la maladie et surtout il a prévenu les complications les plus sévères (problèmes respiratoires, paralysie...), et réduit la mortalité", relève Elvire Gouze de l'Inserm (Centre méditerranéen de médecine moléculaire, à Nice) principal auteur de ce travail, publié par la revue américaine Science Translational Medicine.
Les souriceaux atteints de nanisme ont reçu pendant 3 semaines 2 injections par semaine. Ils ont ainsi pu grandir normalement et atteindre une taille adulte normale.
Quelque 8 mois après l'arrêt du traitement, aucun signe de toxicité n'a été relevé.
De surcroît les chercheurs ont constaté que l'augmentation de la taille du bassin a permis aux souris traitées d'avoir des portées avec un nombre de petits comparables à celles de leurs congénères non atteintes.
Toutefois, prévient la chercheuse, "il faudra encore 3 à 5 ans de travaux complémentaires sur d'autres animaux (primates) notamment pour mieux étudier la toxicité du principe actif - basé sur un facteur de croissance - avant d'envisager un premier test sur l'humain".
Ce candidat-traitement, qui ne s'adresserait pas aux adultes, mais seulement aux plus jeunes, s'administre par simple injection sous-cutanée (sous la peau).
Avantage de ce produit par rapport à d'autres en cours d'étude, sa durée de vie dans l'organisme est suffisamment longue pour ne pas nécessiter d'injections quotidiennes, note-t-elle.
La forme la plus commune de nanisme, l'achondroplasie parfois appelé nanisme dysharmonieux, touche environ un enfant sur 15.000 naissances.
Cette maladie génétique rare est caractérisée par un développement osseux anormal des os longs des bras et des jambes ainsi que de certains os du crâne. A l'âge adulte, la taille des sujets est de l'ordre de 1,35 m. Dans les cas plus sévères, des déformations du crâne et des vertèbres peuvent aboutir à des complications neurologiques et/ou orthopédiques (scoliose) et relèvent de la chirurgie, par exemple pour élargir le canal vertébral pour éviter la compression de la moelle épinière.
Les chercheurs ont utilisé le principe actif - des récepteurs FGFR3 humains solubles fonctionnels - comme leurre, pour rétablir l'équilibre nécessaire entre l'activation et l'inhibition de la croissance des os.
A l'origine de cette pathologie se trouve une mutation du gène FGFR3 (Fibroblast growth factor 3). La protéine issue de ce gène est un récepteur connu pour son rôle dans la régulation de la croissance des os. Dans cette forme de nanisme, la perturbation de cette sorte de système clé-serrure, son cadenassage,  empêche la
croissance des os.
"C'est une étape, on avance petit à petit, cela donne de l'espoir", commente Patrick Petit-Jean, "62 ans, 1m40, épouse 1m26" vice-président de l'Association des personnes de petite taille (APPT) lui même atteint  d'achondroplasie. Pour autant, "ce n'est pas un miracle", ajoute-t-il placidement ce défenseur de la différence, en attendant des développements futurs.
L'hormone de croissance dans cette forme de nanisme ne marche pas, rappelle par ailleurs Mme Gouze. Et, précise-t-elle, le candidat-traitement testé ne modifie pas l'hérédité, c'est-à-dire la possibilité de transmettre le défaut génétique.
Par ailleurs, une autre piste intéressante est en cours de test préliminaire (dit de "phase 1) aux Etats-Unis avec un produit baptisé "CNP" de la firme pharmaceutique Biomarin.



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