Le Ministère de l'intérieur a annoncé par communiqué qu'un recruteur pour le jihad en Syrie avait été arrêté ce samedi 30 août à l'aéroport de Nice Côte d'Azur. L'homme soupçonné d'avoir payé en liquide le billet d'avion d'une jeune fille qui partait pour la Turquie a été placé en garde à vue.
Un homme de 22 ans d'origine tchétchène, soupçonné de recruter pour le jihad en Syrie, a été arrêté samedi à l'aéroport de Nice, a annoncé ce dimanche le ministère de l'Intérieur par le biais d'un communiqué de presse.
L'homme a été placé en garde à vue, soupçonné d'avoir payé en liquide le billet d'avion d'une jeune fille de 16 ans qui s'apprêtait à prendre un vol pour la Turquie avec le projet de se rendre en Syrie.
Les effectifs de la Police aux frontières (PAF) ont été alertés par la compagnie aérienne Turkish Airlines de l'achat d'un billet d'avion samedi à Nice
par la jeune fille, escortée par une femme voilée.
Résumé des faits par Jean-Marc Michel :
Contacté par les enquêteurs, le père de la jeune fille disait ignorer les intentions de sa fille et ne pas avoir de famille en Turquie. Comme le prévoit le plan gouvernemental anti-jihad, "le père a fait opposition à la sortie du territoire français de sa fille", a indiqué à l'AFP une source proche du dossier.
Les investigations ont ensuite permis à la brigade anti-criminalité de la Direction départementale de la sécurité publique des Alpes-maritimes d'interpeller samedi soir l'homme, soupçonné d'avoir payé le billet d'avion de la jeune fille.
Le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve s'est félicité de l'arrestation de ce "présumé recruteur et passeur dont le rôle reste à préciser mais qui devra s'expliquer devant ses juges".
L'homme, déjà connu des enquêteurs de la DGSI, a été placé en garde à vue. Il réside en France, selon une source proche du dossier.
Les autorités françaises s'inquiètent du phénomène des départs vers la Syrie et, lors du retour en Europe, de risques d'attentats de la part des candidats au jihad les plus radicalisés. Plus de 900 personnes seraient concernées, un chiffre englobant ceux qui sont déjà partis sur le théâtre des opérations, ceux en transit et ceux dont les services de renseignement ont la conviction qu'ils projettent d'y aller.
Les contacts pour les familles :
Dans son communiqué, Bernard Cazeneuve rappelle l’intérêt, pour les familles de jeunes gens dont le comportement peut laisser supposer une volonté de départ ou une tendance inquiétante à la radicalisation violente, de contacter le numéro vert mis à leur disposition aux heures ouvrables (tél. 0800 005 696) ou de laisser sur la page dédiée du site internet du ministère (interieur.gouv.fr), 24 heures sur 24, les coordonnées auxquelles elles pourront être rappelées.
Depuis le 29 avril dernier, date de sa mise en place, cette plateforme d’écoute et d’assistance a recueilli près de 300 signalements, dont 25% concernaient des mineurs et 45% des femmes ou des jeunes filles.