Le maire de Nice a annoncé hier soir jeudi la mise à la disposition d'un nouveau lieu de culte pour les musulmans mais n'envisage pas de construction de mosquée. Christian Estrosi prévoit aussi l'extension de deux locaux de prière existants.
Christian Estrosi, élu maire de la cinquième ville de France en 2008, avait promis la création d'un grand lieu de culte musulman central durant sa campagne électorale. Une façon de se démarquer du précédent maire, Jacques Peyrat, proche de l'extrême-droite et hostile à la création d'une mosquée.
Entouré jeudi au cours d'un point de presse par des représentants de la communauté musulmane, M. Estrosi a indiqué ne pas avoir reçu de demande
pour une grande mosquée. Son feu vert pour un local de 500 m2 pouvant accueillir quelque 500 fidèles (un ancien laboratoire médical au pied de la cité HLM Bon Voyage au nord-est de Nice), correspond "au voeu exprimé", a-t-il souligné.
Deux projets d'extension dans des quartiers sensibles, l'Ariane au nord-est et les Moulins à l'ouest, ont également reçu son aval préliminaire avant une phase d'étude. M. Estrosi estime que sa ville compte 5.000 à 6.000 pratiquants occasionnels, dont environ 2.500 pratiquants réguliers. Selon des statistiques non officielles, il y aurait quelque 120.000 musulmans dans les Alpes-Maritimes dont la moitié à Nice.
Les représentants musulmans qui rencontrent régulièrement le député-maire ont affiché leur satisfaction, face à "un très bon début" visant à répondre aux demandes de différents quartiers, tout en rêvant un jour de la construction d'un lieu de culte central.
La place du culte musulman à Nice constitue un long feuilleton, qui n'a cessé d'alimenter l'actualité locale depuis une quinzaine d'années. Nice compte actuellement 17 lieux de culte, qui peuvent accueillir au maximum près de 5.000 personnes pour répondre aux normes de sécurité. Reste que trois lieux -accueillant entre 300 et 400 personnes selon des représentants de la communauté- sont en passe d'être fermés pour des questions de sécurité ou de non respect des règlements.
A trois jours du premier tour des dernières législatives, début juin, Christian Estrosi, avait notamment annoncé la transformation en poste de police d'une salle de prière musulmane de 240 m2 (accueillant 200 à 300 personnes). Motif invoqué: le local avait été transformé en lieu de culte sans autorisation et posait des problèmes de sécurité. Plus récemment, c'est une salle polyvalente d'un foyer Adoma de l'est de la ville, transformé en salle de prière le vendredi, qui a été fermée au grand dam des fidèles qui ont protesté en priant dans la rue. L'Adoma a également justifié sa décision par des questions de sécurité.
"Depuis mon élection, j'ai tout mis en oeuvre pour qu'il n'y ait pas d'islam des caves sur la ville de Nice", a insisté M. Estrosi, qui entend continuer à combattre "les prières de rue" et favoriser "des lieux de culte dignes".