Une Tête Carrée, un Apollon... des œuvres de Sasha Sosno volées à Nice dans son ancien atelier

Un appel a été lancé sur les réseaux sociaux pour tenter de faire barrage à leur revente. Quatre œuvres de Sacha Sosno ont été dérobées dans le jardin de l'artiste disparu en 2013. Une maison où son épouse Mascha vit toujours.

La maison se situe sur les collines de Bellet, quartier si paisible sur les hauteurs de Nice (Alpes-Maritimes). Elle fut jusqu'à sa mort le 3 décembre 2013 à la fois le domicile et l'atelier de l'artiste Sacha Sosno.

C'est là, dans le jardin où elles étaient entreposées, qu'au moins quatre œuvres du sculpteur ont été dérobées. Cela remonte à la nuit du 30 avril au 1ᵉʳ mai. Mascha Sosno, l'épouse de l'artiste qui vit à l'étage au-dessus de l'atelier de son défunt mari, n'en revient toujours pas.

"Il pleuvait à verse cette nuit-là. Je n'ai rien entendu."

Mascha Sosno

à France 3 Côte d'Azur

C'est son voisin qui, le jour revenu, lui donnera ces informations : "cette nuit-là, il a entendu son chien aboyer vers 3h du matin. Il est sorti, il a vu l'ombre d'un homme qui se cachait près d'un mur, et qui s'est enfui".

Grillage découpé

Ensemble, Mascha Sosno et son voisin vont alors découvrir que le grillage entre leurs potagers respectifs a été purement et simplement découpé. Le diable avec lequel elle déplaçait les sculptures a disparu. Et surtout, parcourant son jardin, elle établit le triste inventaire des pièces disparues :

  • un Apollon en aluminium de 110 cm de haut ;
  • une Tête Carrée en béton de 70 ou 80 cm de haut ;
  • une tôle oblitérée émaillée bleue de 75 cm de haut ;
  • une Terre Carrée en aluminium  60 cm de haut sur un socle d'1,20 m.

Selon Mascha Sosno, la plaque émaillée et la Tête Carrée en béton n'étaient pas signées. "Sacha faisait beaucoup d'essais et, quand il y avait un défaut, il ne signait pas. La Tête Carrée est un test que nous avons fait faire en béton. Elle n'est pas signée, mais elle est très lourde à transporter."

Elle semble en revanche plus inquiète sur le devenir de l'Apollon oblitéré, une pièce en aluminium, "c'est deux fois moins lourd que le bronze", signée et datée de 2000. Des œuvres similaires sont aujourd'hui estimées entre 12.000 et 15.000 euros par les maisons de vente aux enchères.

Par l'intermédiaire d'une amie, Mascha Sosno a fait passer sur les réseaux sociaux cet avis, pour tenter de faire barrage à la revente de ces œuvres :

Vers le marché parallèle ?

Quelle peut bien être la destination de ces pièces volées ? Mascha Sosno s'interroge : "tout galeriste sérieux demandera l'origine de l'œuvre". Les sculptures peuvent très vite partir à l'étranger, "la Belgique, ou la Roumanie par exemple".

Les voleurs ou receleurs peuvent également tenter de les écouler via les réseaux sociaux, d'où l'intérêt de diffuser le plus largement possible leur photo et l'information sur leur vol.

Mascha Sosno s'apprête à déposer plainte auprès des services de police. Cette femme de caractère n'est pas du genre à se laisser impressionner. Mais ce cambriolage n'est pas sans lui en rappeler un autre, souvenir douloureux. C'était quelques jours après la mort de Sacha Sosno. Des malfaiteurs s'étaient introduits dans leur maison vide et avaient dérobé quelques bijoux, sans toucher aux œuvres.

Revoyez l'émission PointCult' tournée avec Mascha Sosno à l'occasion de l'exposition "Sosno squatte l'Antique", au Musée d'archéologie de Cimiez en 2021.

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