Le CHU de Nice a obtenu 500 doses de vaccins alors que l'OMS déclenche son plus haut niveau d'alerte pour juguler l'épidémie ce samedi et parle de "risque élevé" en Europe.

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C'est ce qui s'appelle prendre les devants. Christian Estrosi, maire de Nice et président de la métropole n'a pas attendu l'alerte de l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) pour demander des doses de vaccin contre la variole du singe, appelée aussi "monkeypox".

Le CHU de Nice (dont le maire est aussi président du conseil de surveillance) a ainsi obtenu 500 doses de vaccins.

"Grâce au travail coordonné avec le CHU de Nice, la Ville de Nice et les centres de santé, je vous informe que nous avons obtenu 500 doses de vaccin contre la Variole du Singe pour en assurer l’accessibilité", explique Christian Estrosi dans un communiqué.

La ville de Nice demande des doses supplémentaires

A brève échéance, les doses ont été réparties dans les centres de santé sexuelle et les hôpitaux du groupement hospitalier de territoire. En très peu de temps, toutes les doses ont été réservées.

D'ores et déjà, le maire de Nice a demandé à François Braun, ministre des Solidarités et de la Santé, que la Ville de Nice puisse disposer de doses supplémentaires afin d’élargir les catégories de personnes éligibles à la vaccination de cette épidémie.

La municipalité mettra son centre de vaccination situé 10, rue Hancy à disposition.

Une approche concrète et une manière d'anticiper cette épidémie alors que la dernière vague de Covid-19 n'est toujours pas passée.

Variole du singe : risque élevé en Europe selon l'OMS

Cette annonce intervient alors que l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a déclenché samedi son plus haut niveau d'alerte pour tenter de juguler la flambée de variole du singe, qui a frappé près de 17.000 personnes dans 74 pays, a annoncé son directeur général.

J'ai décidé de déclarer une Urgence de santé publique de portée internationale pour ce qui concerne l'éruption de variole du singe.

Tedros Adhanom Ghebreyesus, directeur général de l'OMS

AFP

Le directeur de l' OMS précise que le risque dans le monde était relativement modéré à part en Europe où il est élevé. Le Dr Tedros a expliqué que le comité d'experts n'avait pas réussi à atteindre un consensus, restant divisé sur la nécessité de déclencher le plus haut niveau d'alerte. In fine, c'est au directeur général de trancher.

Depuis début mai, quand elle a été détectée en dehors des pays africains où elle est endémique, la maladie a frappé plus de 16.836 personnes dans 74 pays, à la date du 22 juillet.

La variole du singe n'est pas une maladie sexuellement transmissible mais, en dehors des zones endémiques, elle touche des hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes, à de rares exceptions près.

C'est seulement la 7ème fois que l'OMS a recours à ce niveau d'alerte.

Une alerte relayée très vite sur les réseaux sociaux par le coordinateur - Centre LGBTQIA+ Côte d’Azur, Erwann Le Hô :

Risque de stigmatisation

Détectée début mai, la recrudescence inhabituelle de cas de variole du singe, en dehors des pays d'Afrique centrale et de l'Ouest où le virus est endémique, s'est depuis étendue dans le monde entier, avec comme épicentre l'Europe.
Dans la plupart des cas, les malades sont des hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes, relativement jeunes et vivant essentiellement en ville, selon l'OMS.

Une étude publiée jeudi 21 juillet dans la revue scientifique New England Journal of Medicine, la plus large réalisée sur le sujet et basée sur des données de 16 pays différents, confirme que dans la vaste majorité, 95% des cas récents, la maladie a été transmise lors d'un contact sexuel. Dans 98% des cas, les personnes touchées étaient des hommes gays ou bisexuels.

L'âge moyen des malades est de 38 ans et la période d'incubation médiane est de 7 jours dans cette étude.

Les scientifiques rapportent également les symptômes dont souffrent les patients : une éruption cutanée, des lésions anogénitales ou sur les muqueuses. Les premiers symptômes sont la fièvre (62 %), la léthargie (41 %), la myalgie (31 %) et les maux de tête (27 %), la lymphadénopathie (inflammation des ganglions lymphatiques) était aussi fréquente (56 %).

Si dans cette étude, 13 % des patients ont été hospitalisés, il n'y a eu aucun décès à déplorer.

"Ce mode de transmission représente à la fois une opportunité pour mettre en place des interventions de santé publique ciblées, et un défi, car dans certains pays, les communautés affectées sont face à des discriminations qui menacent leur vie", avait relevé jeudi le Dr Tedros devant le comité d'experts.

Utilisation d'un vaccin contre la variole humaine

Vendredi, l'Agence européenne des médicaments (EMA) a déclaré avoir approuvé l'utilisation d'un vaccin contre la variole humaine pour étendre son utilisation contre la propagation de la variole du singe. Ce vaccin est déjà utilisé dans plusieurs pays, dont la France.
Le vaccin Imvanex, de la société danoise Bavarian Nordic, est approuvé dans l'UE depuis 2013 pour la prévention de la variole.

La Commission européenne a annoncé lundi l'achat de 54.530 doses supplémentaires du vaccin de Bavarian Nordic, s'inquiétant d'une augmentation des cas de "près de 50%" dans l'Union européenne en une semaine.

L'OMS recommande de vacciner les personnes les plus à risque ainsi que les personnels de santé susceptibles d'être confrontés à la maladie.

A New York, ce sont des milliers de personnes qui ont déjà été vaccinées avec le vaccin Jynneos. Des vaccins réclamés par la communauté gay américaine depuis de longues semaines.

Mercredi 20 juillet, Santé Publique France a dressé un nouveau bilan.

Au 19 juillet 2022 à 12h00, 1.453 cas confirmés ont été recensés en France", dont six femmes et deux enfants, a indiqué l'agence Santé Publique France sur son site. Le précédent bilan, sept jours auparavant, faisait état de 912 cas.

Sur l'ensemble des cas comptabilisés, "678 résidents en Ile-de-France, 111 en Occitanie, 103 en Auvergne-Rhône-Alpes, 65 en Nouvelle Aquitaine, 55 en Provence-Alpes-Côte d'Azur, 41 dans les Hauts-de-France, 25 en Grand Est, 18 en Normandie, 15 en Pays-de-la-Loire, 9 en Bourgogne-Franche-Comté, 9 en Centre-Val de Loire, 9 en Bretagne et 1 en Martinique", détaillent les autorités sanitaires.

Cousine éloignée de la variole humaine (éradiquée en 1980) mais considérée comme bien moins dangereuse, la variole du singe guérit généralement d'elle-même après deux ou trois semaines.

(AM, avec AFP)

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