Variole du singe : situation tendue dans les centres de vaccination des Alpes-Maritimes

La flambée actuelle de variole du singe est désormais érigée en menace sanitaire majeure. Les cas encore marginaux il y a quelques semaines augmentent sensiblement. 1.700 sont recensés en France, près de 60 dans les Alpes-Maritimes. Les centres de vaccination commencent à ouvrir leur porte, pour l’instant concentrés essentiellement sur la ville de Nice.

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L'alerte maximale a été déclenchée samedi dernier par le patron de l'Organisation mondiale de la santé. On parle désormais de "risque élevé" en Europe concernant la variole du singe.

C’est un peu, dans une proportion moindre, un sentiment de déjà-vu pendant le Covid : trouver un rendez-vous disponible pour se faire vacciner.

Sur le site Doctolib, ce 26 juillet, les créneaux se réduisent comme peau de chagrin, pas de rendez-vous disponible avant le 2 août au CHU de Nice. Mais le planning des rendez-vous est actualisé à chaque instant.

Mais en revanche des créneaux libres dans une antenne du CHU située à l’angle des rues Saint-François de Paule et Max Gallo du vieux Nice à condition d’appeler un numéro de téléphone dédié.

Sacha, un jeune Parisien, n’a pas pu trouver de rendez-vous dans la capitale. De passage dans le sud, il en a profité: "Je suis là pendant quelques jours et j’ai appris qu’il y avait un centre de vaccination ouvert, j’ai appelé lundi matin et j’ai pu décrocher un rendez-vous dans les 24 heures".

3 créneaux de vaccination

C’est une infirmière qui injecte le vaccin. Ici on propose trois créneaux de vaccination par semaine, les lundi, mardi et vendredi.

Mais les doses sont limitées à 20 par jour.

Ce qui peut sembler peu. Malgré l’urgence. "Actuellement en France nous avons 1 700 cas" explique Valérie Alessandri, infirmière sur ce centre de vaccination "et 59 cas en région PACA. Il faut donc accélérer les choses, il ne faut pas que ça se diffuse de façon générale dans la population. Après la première dose il faut se protéger 3 semaines".

Le département des Alpes-Maritimes a lui aussi mis en place un centre de vaccination. "Depuis le début de la pandémie, c’est un peu apocalyptique" résume Isabelle Buchet en charge de la santé au département. Car il faut faire face à la demande.

"Depuis ce mardi 26 juillet midi, on a lancé un numéro vert dédié à la variole du singe pour prendre rendez-vous pour un contrôle ou une vaccination. Le numéro mis en place par le conseil département des Alpes-Maritimes, le 0805 560 666 est littéralement pris d’assaut. Déjà entre 100 et 120 appels durant cette première journée".

Un numéro national est aussi disponible :

La vaccination s'effectue avec deux doses, espacées d'au moins 28 jours. Pour les personnes vaccinées contre la variole dans leur enfance, une dose suffit. Pour les immunodéprimés, une troisième est conseillée.

Pas de doses

Elle ajoute préoccupée :

"On a des gens qui appellent car ils sont cas contact ou ont des lésions. Le problème ce sont les doses qui nous font défaut, on a déjà près de 150 personnes en liste d’attente".

Isabelle Buchet en charge de la santé au département des Alpes-Maritimes.

Tout cela fait étrangement penser à une autre pandémie, pas si ancienne et les questions qui reviennent sont : comment se protéger ? Certains évoquent le masque. Quand d’autres recommandent l’usage systématique du préservatif pour les personnes ayant de multiples rapports sexuels, l’un des modes de contamination élevé pour la variole du singe.

Dans les heures qui viennent et face à l’urgence, d’autres centres devraient ouvrir notamment à Antibes et Menton, d’ici la fin de la semaine selon nos informations.

Les centres hospitaliers de Grasse et de Cannes proposent depuis quelques jours de maigres créneaux de vaccinations sans être sûr des doses qu’ils vont recevoir.

Un peu comme du temps des premières doses contre le Covid.

Il faut rappeler que le vaccin contre la variole protège à 85% contre le virus qui se transmet par la peau les muqueuses infectées, les gouttelettes respiratoires ou les lésions cutanées.

Il existe plusieurs façons pour prendre rendez-vous sur le site Doctolib où il reste quelques créneaux ou dans le vieux Nice, une antenne qui dépend du CHU, rendez-vous uniquement par téléphone : 04 97 13 56 00.

Symptômes, diagnostic, traitements...

Les symptômes ?

  • Fièvre, maux de tête, douleurs musculaires aiguës, fatigue inhabituelle, ganglions lymphatiques enflés et douloureux au niveau de la mâchoire, du cou ou de l'aine peuvent se manifester dans une première période.
  • Dans une deuxième période des lésions cutanées et muqueuses peuvent apparaître sur tout le corps.
  • Les zones génitales, anales et buccales sont plus souvent affectées, avec des lésions apparaissant parfois avant les atteintes des ganglions, la fièvre, les malaises et les douleurs associées aux lésions, a rappelé l'OMS il y a deux jours.
  • Le malade est contagieux jusqu'à cicatrisation complète.

Qui est concerné ?

Dans la vague actuelle, dont l'Europe est l'épicentre, une large majorité des malades sont jusqu'alors des hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes, relativement jeunes, vivant essentiellement en ville, selon l'OMS.

La confirmation du diagnostic de variole du singe peut nécessiter une analyse notamment par test PCR. Le prélèvement cutané (biopsie ou écouvillon en frottant plusieurs vésicules), et/ou nasopharyngé si la personne à une poussée éruptive dans la bouche ou la gorge, est privilégié.

En attendant de faire un test et d'en connaître les résultats, il faut s'isoler. Une fois l'infection confirmée, l'isolement recommandé est d'environ trois semaines.

La maladie guérit le plus souvent spontanément, après deux à trois semaines, parfois quatre. Seul un traitement des symptômes, par exemple pour stopper la fièvre ou calmer les démangeaisons, est en général nécessaire.

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