Que cache la biodiversité marine au large de Nice ? Une équipe de chercheurs a transformé la Baie des Anges en terrain d'exploration. Grâce à des prélèvements d'ADN, OceanoScientific pourra révéler les secrets des eaux azuréennes.
La branche niçoise de l'association OceanoScientific quadrillait la Baie des Anges ce mercredi 18 septembre dans le cadre de ses recherches. Engagée dans la préservation de la biodiversité marine en Méditerranée, elle réalise des expéditions scientifiques afin de nous informer sur la biodiversité marine.
Les équipes récoltent de précieux échantillons qui sont ensuite analysés pour révéler tous leurs mystères. Ce travail vise à établir un inventaire détaillé des espèces marines, incluant poissons et crustacés. L'an dernier, des centaines d'échantillons avaient été récoltés sur environ 2 000 kilomètres au niveau des côtes des Alpes-Maritimes, du Var et des Bouches-du-Rhône.
Chaque espèce relâche dans son élément des brins d'ADN par ses secrétions ou ses écailles qui restent en suspension dans l'eau. Nous, on vient les collecter et les conserver dans un filtre.
Justine Camus, coordinatrice des expéditions OceanoScientific
Ce projet s'inscrit dans un cadre plus large, celui de la mission BioDivMed, lancée par l'Agence de l'eau Rhône Méditerranée Corse. Le travail réalisé ce mois-ci permettra de compléter et d'enrichir la collecte de 2023.
Présentation de l'Expédition OceanoScientific :
L'impact régional de ce projet est double : non seulement il permet de mieux comprendre et protéger la biodiversité locale, mais il contribue aussi à la gestion durable des ressources marines.
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L'ADN environnemental, qu'est-ce que c'est ?
Contrairement à des techniques comme la pêche scientifique à l'électricité, cette méthode utilisant l'ADN environnemental permet de réaliser des recherches dans les eaux de manière non invasive.
Ça peut être utile pour les communautés locales [dans le cadre de la pêche par exemple]. Ça l'est aussi pour développer des aires marines protégées pour comprendre si ces espèces sont en voie d'extinction ou en bon nombre.
Eva Delcamp, biologiste bénévole
Lors de ces nouvelles recherches réalisées entre juillet et août 2024, une quinzaine de prélèvements d'ADN environnemental ont été effectués sur une quinzaine de sites.
Lors de la première phase en 2023, 267 espèces de poissons avaient été recensées. L'étude tirait alors un bilan positif de l'état de la biodiversité dans les eaux méditerranéennes.