Une vidéo circule sur les réseaux sociaux. On y voit de nombreux élèves masqués assis dans un amphithéâtre bondé. Tournée à l'Université Côte d'Azur à Nice, elle veut dénoncer les conditions de cette rentrée universitaire.
Fermées depuis mi-mars les facultés de l'Université Côte d'Azur rouvrent leurs portes en cette rentrée. Alors que certains étudiants prédisent déjà des clusters, d’autres dénoncent le taux d’occupation des amphithéâtres qui serait largement au-dessus de la moyenne autorisée.
Elle s'appelle Charlène, elle est étudiante en 3e année de licence de psycho au campus Carlone à Nice, et elle raconte le deuxième jour de cours ce mardi 7 septembre, la pré-rentrée ayant eu lieu le vendredi 3.
Nous sommes en cours, et l'amphi est bondé. Face à cette situation, notre enseignante nous a demandé si elle pouvait faire une vidéo qu'elle nous a ensuite envoyée et elle a exercé son droit de retrait.
Un agent de sécurité nous a demandé de partir, le cours n'a pas eu lieu, et il n'y en aura pas cette semaine. On n'en sait pas plus pour l'instant.
La vidéo, la voici. Elle a été tournée ce mardi à 8 heures.
Selon le commentaire de Charlène, "356 étudiant.e.s pour un amphithéâtre d’une capacité de 200 étudiant.e.s. Tout va bien !"
Université Côte d’Azur, Nice : 356 étudiant.e.s pour un amphithéâtre d’une capacité de 200 étudiant.e.s. Tout va bien. @Univ_CotedAzur @sup_recherche @VidalFrederique @gouvernementFR https://t.co/v1mnth8IEf pic.twitter.com/GhE9CBNHjd
— cha ? (@charlenewlr) September 7, 2021
Les étudiants masqués sont très proches les uns des autres, d'autres seraient arrivés après le tournage de cette vidéo.
Mathilde est elle-aussi étudiante dans cette promotion. Elle était également ce mardi dans l'amphi.
L'année commence mal. On rate des heures de cours, et on part avec du retard par rapport à d'autres universités. Quand on postulera à un Master demandé par des étudiants de toute la France, on ne sera pas à égalité, si on perd déjà une semaine.
Sur Twitter toujours, l'association "Etudiants en confinement" pointe du doigt Frédérique Vidal, Ministre de l'Enseignement supérieur.
Ministre de l’enseignement sup qui n’a apparemment jamais mis les pieds dans un amphi, c’est un comble quand même
— Lfl (@amandinevld) August 24, 2021
Le 31 août, la ministre Frédérique Vidal précisait sur FranceInfo que "100% des étudiants pourront revenir sur les campus. C'est le souhait exprimé par la majorité des étudiants et des enseignants : se retrouver."
A la #Rentrée2021, 100% des étudiants pourront revenir sur les campus. C'est le souhait exprimé par la majorité des étudiants et des enseignants : se retrouver. pic.twitter.com/iPa3giidGT
— Frédérique Vidal (@VidalFrederique) August 31, 2021
Pour Nicolas Sirvent, l’un des représentants de l’association étudiante FACE 06, il n’y a pas lieu de s’alarmer car pour l’heure les cours n’ont toujours pas tous repris, il s’agit essentiellement de réunion de rentrée.
Cette année, plusieurs formations différentes sont données dans un même amphi. En réalité, cela nous permet de gagner en lisibilité.
Cette surpopulation était-elle exceptionnelle ou augure-t-elle une année avec des amphis bondés ?
Dans un communiqué, l'Université Côte d'Azur indique "qu'en cette période de reprise de cours en 100% présentiel, le respect strict des consignes d'usage est une priorité. Il a été rappelé que sur chacun des campus d’Université Côte d’Azur, la capacité des salles et des amphis est à respecter strictement. Le personnel logistique de chaque campus a pour instruction de faire respecter cette règle et de remonter les éventuels incidents.
Après plus d'1 an et demi de distanciel, l'Université Côte d'Azur est dans une période de reprise à 100% présentiel et cela implique quelques ajustements. Mais la situation sera stabilisée après cette semaine de rentrée.
Par ailleurs, des centres éphémères de vaccination vont être proposés dès la semaine prochaine sur les principaux campus, ouverts à tous les étudiants.
Charlène, elle, attend ce moment avec impatience. En trois ans d'études, elle n'a eu qu'un semestre complet en présentiel, et elle explique que cela n'est pas sans incidence sur la santé mentale des étudiants.