Les élus du CE de Virgin Megastore ont indiqué que la réunion extraordinaire se poursuivrait demain, en présence d'un représentant de l'actionnaire majoritaire du groupe de distribution de produits culturels, Butler Capital Partners.
Le sort des quelque 1.000 salariés du distributeur de biens culturels Virgin Megastore est toujours en suspens, la réunion consacrée au dépôt de bilan de l'enseigne au logo rouge devant se poursuivre mardi en présence du principal actionnaire.
Les élus du Comité d'entreprise (CE) avaient été invités à se prononcer "sur le projet de déclaration de cessation de paiement" de l'entreprise en difficulté financière.
Selon Sylvain Alias (SUD), ils prévoyaient d'"adopter une position ferme" et de ne pas rendre d'avis sur le projet afin de "gagner du temps" et de bloquer de facto le dépôt de bilan devant le tribunal de commerce de Paris.
Après plusieurs heures de discussions dans un "climat plutôt serein", selon Guy Olharan (CGT), la réunion du CE a été suspendue jusqu'à demain.
Les syndicats ont obtenu que cette nouvelle séance se déroule cette fois en présence d'un représentant de Butler Capital Partners, actionnaire majoritaire, avec 74% du capital.
Ils jugent en effet la société d'investissements française, qui contrôle le groupe depuis 2008, "principale responsable" de la situation dans laquelle se trouvent les 26 magasins Virgin aujourd'hui, faute notamment d'avoir fait les investissements nécessaires à son développement.
Sollicitée par l'AFP, la direction de Virgin a indiqué qu'elle ne s'exprimerait pas avant l'issue du CE mardi, confirmant la venue d'un représentant de Butler.
"Lors de la réunion de ce matin, nous avons fait un état des lieux de l'entreprise, de son endettement", a indiqué M. Olharan, au nom de l'intersyndicale (CFTC, CFE-CGC, CGT, FO et SUD), se refusant à en dire davantage sur l'état des finances du groupe.
Un syndicaliste à son côté a précisé que "rien n'est acté" en ce qui concerne le dépôt de bilan.
"Nous sommes absolument déterminés à trouver une solution pour les 1.000 salariés des Virgin", qui gagnent en moyenne 1.100 euros nets par mois, a ajouté M. Olharan.
"On croit tout à fait à la viabilité de l'entreprise sur la définition d'un nouveau projet", a-t-il poursuivi.
Loïc Delacourt (CFE-CGC) a précisé que ce projet visait à faire de l'entreprise un vendeur "multicanal", couplant les achats en ligne et la vente en magasin. "Rien n'est trop tard. On est super motivés", a-t-il souligné.
Les syndicats avaient rendez-vous dans l'après-midi avec la ministre de la Culture Aurélie Filippetti pour évoquer le sort de l'enseigne, victime, comme d'autres distributeurs spécialisés dont la Fnac, de l'effondrement des marchés "physiques" du disque et du DVD, et de la concurrence des grands acteurs du web, comme Amazon
ou Apple.
Résumé matinée lundi 7 janvier :
Un Comité d'entreprise extraordinaire s'est ouvert à Paris pour évoquer le projet de dépôt de bilan du distributeur emblématique de produits culturels Virgin Megastore, qui emploie quelque 1.000 salariés dans 26 magasins.
La réunion "porte sur le projet de déclaration de cessation de paiement de l'entreprise", selon la direction de l'enseigne au logo rouge vif.
L'avis des élus du Comité d'entreprise sera sollicité sur ce projet qui fait suite à des années de difficultés financières pour le groupe, dans un secteur bouleversé par la concurrence sur internet et le numérique.
Avant l'annonce vendredi de cette volonté de placer l'entreprise en cessation de paiement, Virgin avait déjà donné des signes de mauvaise santé financière en entreprenant fin décembre de résilier le bail de son magasin
amiral sur les Champs-Elysées à Paris, alors qu'il génère 20% de son chiffre d'affaires.
Les syndicats ont donc semblé accueillir la nouvelle sans grand étonnement.
"Vu l'état des comptes, on s'y attendait à moitié", a ainsi expliqué à l'AFP Loïc Delacourt, élu CFE-CGC au CE.
Cela n'empêche par l'intersyndicale (CFTC, CFE-CGC, CGT, FO et SUD) d'assurer que les syndicats du groupe seront "combatifs" et ne comptent "pas se laisser faire", les représentants du personnel ayant d'ores et déjà appelé à un rassemblement devant le magasin des Champs-Elysées deux jours après le Comité d'entreprise.
Contrôlée depuis 2008 par la société d'investissements française Butler Capital Partners, Virgin est notamment victime, comme d'autres distributeurs spécialisés, de l'effondrement des marchés "physiques" du disque et du DVD, et de la concurrence des grands acteurs du web, comme Amazon ou Apple.
Le groupe, issu à l'origine de l'empire Virgin du milliardaire britannique Richard Branson, a déjà enchaîné les fermetures de magasins, ses effectifs fondant de 200 salariés ces deux dernières années.
La procédure de cessation de paiement, engagée quand une entreprise n'est plus en mesure de régler ses créanciers, peut déboucher sur un redressement, mais aussi sur une liquidation judiciaire, c'est-à-dire la disparition pure et simple de l'entreprise.
Voir également : "Virgin Megastore, et ses 1.000 salariés français dont 35 à Nice, va déposer le bilan" : http://cote-d-azur.france3.fr/2013/01/04/virgin-megastore-et-ses-1000-salaries-francais-dont-35-nice-va-deposer-le-bilan-virgin-megastore-et-ses-1000-salaries-francais-va-deposer-le-bilan-174383.html