Visite de Charles III en France : pourquoi la Côte d'Azur est (un peu) plus anglaise que le reste du pays

C'est sa première visite en France entant que chef d'Etat. Le roi Charles III et Camilla arrivent ce mercredi à Paris. Redécouvrez ces 3 histoires qui ont rendu la Côte d'Azur anglaise !

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Paris, Bordeaux, mais pas Nice. Pour sa première visite officielle en France -la première tentative il y a six mois avait été reportée en raison de la contestation contre la réforme des retraites-, le roi Charles III accompagné de la reine Camilla ne passeront pas par la Côte d'Azur, pourtant la région la plus british de France. On raconte même que les Anglais ont inventé la "French Riviera" ! Voici trois histoires, entre légendes et vérités, qui témoignent de la forte empreinte britannique entre Saint-Tropez et Menton.

Cannes, découverte par un Anglais

Il s'appelle Lord Henry Brougham, il est un homme politique et écrivain. En 1834, il prend la route de l'Italie avec sa fille malade, Eleonore-Louise Brougham. Mais, lorsque le père et la fille arrivent à la frontière, à cette époque située au fleuve du Var, les douaniers leur refusent le passage, pour cause de choléra, ils font alors demi-tour.  
C'est un matin de décembre 1834, qu'Henry Brougham et Eleonore-Louise Brougham arrivent à Cannes, qui n'est alors qu'un village de pêcheurs concentré autour du Suquet.


 

En 1830, la ville ne compte que 3.000 habitants. Le charme opère. Séduit par le panorama, le bleu azur et la douceur de vivre, l'aristocrate acquiert un terrain dès janvier 1935 dans l'actuel quartier de la Croix-des-Gardes.

Il y fait construire une somptueuse villa qui portera le nom de sa fille, décédée le 10 août 1935 avant la pose de la première pierre de la villa Eleonore-Louise


C'est la première résidence de villégiature à Cannes. L'homme y invite ses amis de l'aristocratie anglaise. La ville de Cannes est née. Lord Henry Brougham décède au printemps 1868, enterré au cimetière du Grand Jas. Il possède désormais sa statue à côté du palais des festivals.

 La Prom' tant désirée des Anglais

À partir du XVIIIe siècle, de nombreux aristocrates britanniques viennent passer leurs hivers à Nice. À l'époque, la ville est réputée pour son climat doux. Ils font alors construire des villas le long de la baie des anges. Mais voilà, à Nice, il n'y a pas de sentier pour se promener en bord de mer. 

L'une des hypothèses consiste à dire que les Anglais, pris de pitié pour le peuple niçois après un hiver rigoureux et de mauvaises récoltes, ont financé la construction d'une promenade en bord de mer.
C'est le révèrent Lewis Way, qui après avoir tracé la dite promenade, a collecté des fonds afin d'employer des chômeurs et mendiants de 1820 et 1821. 

Les travaux se terminent en 1924. Elle est baptisée "Strada del littorale", mais les niçois la surnomment rapidement "El camin dei Inglés". C'est ce nom qui sera retenu lors de l' annexion du comté de Nice à la France en 1860.

Mais selon Hervé Barelli, spécialiste de l'histoire de Nice, au même moment les Anglais font construire une église anglicane. " Ils font une sorte d'opération de communication pour faire avaler la construction de l'édifice dans un pays catholique comme Nice, donc en même temps, ils font construire la promenade", explique-t-il.

Canon, ces Britanniques !

Autre emblème niçois, le coup de canon de midi. La tradition remonte à 160 ans, Sir Coventry (sa biographie en anglais) passe ses hivers à Nice. Mais, exaspéré de ne pas voir sa femme à l'heure pour le déjeuner, il demande à la mairie de Nice l'autorisation de tirer un coup de canon. L'idée, la prévenir qu'il est l'heure de rentrer. 

C'est ainsi que le maire de l’époque, M. Malausséna, accepta l’idée de l'ancien colonel de l'armée anglaise, car le lord prenait tout à ses frais, l’artillerie également.
L’histoire ne nous dit pas comment a réagi l’épouse en question. Les Niçois adoptèrent la tradition. C'est ainsi qu'en 1885, alors que le lord ne séjourne plus à Nice l'hiver, le maire dépose un arrêté municipal " Lou Canoun de Miejour".


Depuis, tous les jours de l'année, sauf le 14 juillet, pour rendre hommage aux victimes de l'attentat de Nice, retentit un coup de feu, le canon ayant été remplacé par une bombe d’artifice.

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