Face à la pénurie d'enseignants, le rectorat fait appel aux retraités de l'Éducation nationale. Catherine Monge, retrouve le chemin de l'école, 6 mois seulement, après son départ en retraite pour remplacer une collègue à Mougins dans les Alpes-Maritimes.
A 63 ans, Catherine Monge n'aura pas profité de sa retraite longtemps. Six mois après son départ, elle retourne à l'école pour remplacer une institutrice de l'école des trois collines de Mougins, malade du Covid.
Je n'ai pas hésité longtemps, je suis bien plus utile ici avec les élèves que chez moi
Catherine Monge
Malgré les risques liés au Covid, cette institutrice est revenue sur son lieu de travail : "j'ai un schéma vaccinal complet, je suis prudente, donc je ne suis pas inquiète".
Un dispositif de remplacement a été mis en place par le rectorat de Nice, les 2 000 réservistes de l'Education nationale ne suffisent plus. Alors les jeunes retraités sont appelés en commençant par les derniers partis en 2021.
Catherine Monge fait partie des 200 appelés : "c'est stimulant, c'est valorisant, il y avait une évidence. C'était un plaisir de revenir" pour la maîtresse, le lien se créer rapidement avec les élèves. Il y a des ajustements à faire, mais ça se passe très bien : "quand on est remplaçant, c'est très agréable parce que l'on est attendu, par les enfants, par l'équipe pédagogique et les parents".
Continuité pédagogique
Pour l'institutrice, ce qui est important, c'est la continuité pédagogique : "à l'école, les enfants n'ignorent pas le Covid, ne serait-ce que par l'application du protocole sanitaire, mais on ne ressent pas de questionnement particulier, ils l'ont intégré, on peut se concentrer sur notre enseignement. Malheureusement, ils font avec, mais ils ne sont pas obnubilés par ça."
La directrice de l'école, Nathalie Grillet confirme ce besoin de continuité "C'était un soulagement, parce que la première semaine d'absence a été compliquée, pour les parents c'est très tendu , on les prévenait au jour le jour." Mais plus que de garder une classe ouverte, pour elle, le fait d'avoir une jeune retraitée qui vient prendre la relève c'est très important : "elle n'est pas déconnectée de l'enseignement".
Ce n'est pas un geste héroïque, mais c'est important d'être là et c'est le plaisir de transmettre, c'est fort
Catherine Monge
La retraitée explique que la situation pour elle, peu durer quelques mois, car la charge de travail n'est pas trop lourde : " en tant que remplaçante, je gère seulement les heures de cours, donc physiquement, je peux le supporter, il n'y a pas le travail et les réunions derrière comme mes collègues, c'est tout à fait supportable".
A l'école des trois collines, les 12 classes sont ouvertes grâce, notamment, à l'intervention de Catherine Monge qui va rester pour l'instant jusqu'en avril.
La crise est gérée au jour le jour, avec beaucoup de craintes et de fatigue. Mardi 11 janvier, 322 classes étaient fermées dans l'académie de Nice.